On ne plaisante pas avec les groupes WhatsApp au Niger. Un message un peu trop piquant, une discussion un peu trop animée et voilà que le gouvernement sort son grand sécateur pour « réglementer » tout ça. Le ministre de la Communication l’a annoncé très sérieusement à la télévision nationale: les groupes de discussion sont devenus une affaire d’État.
Bien sûr, si c’est un monsieur avec sa femme, pas de problème. Mais dès qu’ils sont cinquante ou cent à papoter, l’autorité s’inquiète. Un groupe WhatsApp de trop, et c’est l’ordre public qui vacille. Un débat enflammé, et l’État sent la révolte gronder. Il faut dire que ces plateformes ont des effets secondaires redoutables: elles font parler les citoyens. Certains y échangent des idées, d’autres y contestent les régimes, et il se murmure même que certains en vivent. Effarant.
On imagine déjà la suite: des autorisations pour ouvrir un groupe, des formulaires à remplir avant d’envoyer un message… Peut-être même un comité de surveillance pour vérifier que les emojis utilisés sont conformes aux valeurs nationales. Menace sur les bavardages du dimanche.
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