Au cœur de l’Exposition universelle d’Osaka 2025, qui réunit 160 nations autour du thème « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain », le Sénégal affirme sa présence. Entre patrimoine et innovation, son pavillon reflète la Vision Sénégal 2050 et prépare le point d’orgue de sa participation: la Journée nationale de ce lundi 25 août, en présence du président Bassirou Diomaye Faye.
À quelques milliers de kilomètres de Dakar, sur l’île artificielle de Yumeshima, dans la baie d’Osaka, flotte l’atmosphère de l’Exposition universelle 2025. Sur le site, la chaleur étouffante n’entrave pas les allées et venues des visiteurs. La météo n’annonce la pluie que pour la soirée, mais les parapluies sont de sortie pour se protéger de la canicule. À perte de vue, les paravents qui ondulent sous le mouvement de la foule évoquent des chenilles gigantesques. En ce dimanche, jour de repos, le métro déverse plus de voyageurs qu’à l’accoutumée. Cinquante-cinq ans après avoir accueilli l’édition de 1970, Osaka, métropole japonaise, devient à nouveau le théâtre de cet événement planétaire, rassemblant près de 160 pays et plus de 28 millions de visiteurs attendus. Pendant six mois, s’y croiseront cultures, innovations et visions du futur. Dès l’aéroport du Kansai, le visiteur est plongé dans l’ambiance : ascenseurs et parois sont tapissés d’affiches annonçant la grande manifestation, inaugurée le 13 avril et qui se poursuivra jusqu’au 13 octobre prochain.
Le « Grand Anneau », symbole de l’Expo
Au cœur du site de 155 hectares, le « Grand Anneau » s’impose comme l’icône architecturale de l’événement. Conçu par l’architecte japonais Sou Fujimoto, cet édifice monumental en bois – deux kilomètres de circonférence et vingt mètres de hauteur – entoure les pavillons et offre un toit végétalisé accessible au public. Inscrite au Guinness World Records comme la plus grande construction en bois au monde, la structure illustre à la fois le savoir-faire ancestral japonais et la recherche de durabilité.
Le choix du bois n’est pas anodin: il rappelle le rapport presque spirituel que les Japonais entretiennent avec ce matériau, utilisé depuis l’Antiquité pour bâtir maisons, temples et objets d’art. L’Expo d’Osaka 2025 prolonge cette tradition en lui donnant une dimension planétaire.
Trois grandes catégories de pavillons rythment la visite : les pavillons internationaux, représentant environ 150 pays et organisations internationales ; les pavillons d’entreprises, où Ong, instituts de recherche et grandes firmes japonaises présentent leurs technologies de pointe ; les pavillons signatures, confiés à des artistes, designers et architectes de renom, qui explorent les thématiques de façon créative et audacieuse.
Osaka, « le ventre du Japon »
Au-delà des prouesses architecturales, l’Exposition universelle demeure une grande célébration des cultures et de la créativité humaine. Entre découvertes culinaires, spectacles, expositions et rencontres internationales, les visiteurs pourront explorer des avancées majeures dans l’intelligence artificielle, les énergies durables (solaire, éolienne, solutions à base d’algues), la mobilité du futur et le développement des villes intelligentes.
Osaka n’a pas la démesure de Tokyo, mais demeure tout aussi moderne qu’attrayante. Surnommée le « ventre du Japon » pour sa gastronomie réputée, elle constitue la troisième agglomération la plus peuplée de l’archipel et abrite le gratte-ciel le plus haut du pays, l’Abeno Harukas. Ville portuaire de premier plan, elle se distingue également par son vaste réseau autoroutier qui, depuis l’aéroport du Kansai, se ramifie jusque dans les moindres recoins de la cité.
Sélectionnée en 2018 par le Bureau international des expositions et succédant à Dubaï, Osaka a choisi un thème résolument tourné vers l’avenir : « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain ». Il est décliné en trois grands sous-thèmes qui structurent le parcours des visiteurs : sauver les vies : santé, bien-être et réponses aux défis mondiaux ; renforcer les vies : innovations technologiques, éthique de l’intelligence artificielle et mobilité urbaine ; connecter les vies : durabilité, échanges interculturels et préservation de l’environnement. L’Expo se veut ainsi un laboratoire vivant où sont explorées des solutions pour atteindre les Objectifs de développement durable de l’Onu. Au milieu de cette effervescence, le pavillon du Sénégal, situé entre ceux du Bangladesh et de l’Égypte, attire l’attention. En franchissant ses portes, le visiteur découvre un espace où se mêlent héritage et projections futuristes. Créations artisanales côtoient écrans interactifs et dispositifs numériques. Le pavillon raconte une histoire : celle d’un pays ancré dans ses racines mais résolument tourné vers l’avenir, guidé par la Vision Sénégal 2050.
Une Semaine aux couleurs nationales
Les trois sous-thèmes de l’Expo trouvent ici une traduction concrète. Santé, durabilité, cohésion sociale et innovations technologiques sont abordées à travers des expositions, des panels et des animations culturelles. Chaque semaine, de nouvelles thématiques rythment la programmation, faisant du pavillon un espace vivant et constamment renouvelé. Hier, des centaines de visiteurs s’y sont bousculés.
L’un des moments les plus attendus sera sans conteste la Semaine du Sénégal (du 21 au 27 août), ce lundi 25 août, présidée par le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye. Elle constituera une occasion de célébrer l’identité culturelle du pays à travers spectacles, concerts, gastronomie et rencontres institutionnelles. Entre danses traditionnelles et signatures de partenariats stratégiques, la journée promet d’illustrer la richesse et la diversité d’un Sénégal à la fois authentique et tourné vers l’avenir.
Par Elhadji Ibrahima THIAM envoyé spécial au Japon