La 25e édition du Drapeau du chef de l’État a vécu du 14 au 18 mai dernier, à Ziguinchor. Cette haute compétition nationale de lutte traditionnelle sans frappe a enregistré 99 lutteurs, 189 combats, 14 réclamations et plus de 20 millions de FCFA pour les primes allouées aux meilleurs lutteurs des 14 sélections régionales du Sénégal.
Après trois journées de chaudes empoignades, place au bilan chiffré de la 25e édition du Drapeau du chef de l’État qui s’est tenue, à Ziguinchor, du 14 au 18 mai 2025. Tous les techniciens et reporters de lutte, présents sur les lieux du début à la fin, ont affirmé avoir assisté à de sulfureuses joutes sportives, lors des duels de la petite catégorie et dans les compétitions individuelles et par équipe.
Un nombre important de 99 lutteurs étaient en lice. En effet, chaque région a présenté cinq athlètes dans les catégories des 66 kg, 76 kg, 86 kg, 100 kg et +100 kg. Ce, à l’exception de la région de Kolda qui a présenté trois combattants et Sédhiou qui a aligné quatre lutteurs. Ce qui fait un total de 67 lutteurs pour l’ensemble des 14 régions du Sénégal qui ont pris part à cette haute compétition nationale de lutte traditionnelle sans frappe. En dehors de ce nombre, il y a eu 32 lutteurs et lutteuses pour la petite catégorie. Ce qui a porté à 99 le nombre de lutteurs lors de cette haute compétition de lutte disputée sous le format de la lutte africaine.
Concernant les primes, le Comité national de gestion (Cng) de la lutte a mobilisé une enveloppe de plus de 20 millions de FCfa pour les distribuer aux meilleurs des 14 sélections régionales. Elles ont été réparties comme suit : Kaolack (1er, 10 millions de FCfa), Dakar (2e, 3 millions de FCfa) et Fatick (3e, 2 millions de FCfa). Dans la compétition par catégorie de poids, les vainqueurs ont chacun reçu 500.000 FCfa, les 2es ont individuellement empoché 350.000 FCfa et les 3e se sont frottés les mains avec chacun 150.000 FCfa. Dans chaque catégorie de poids, une enveloppe d’un million de FCfa a ainsi été allouée ; ce qui fait une somme globale de cinq millions pour les primes payées aux meilleurs dans les catégories des 66 kg, 76 kg, 86 kg, 100 kg et +100 kg. Au niveau de la petite catégorie (40-51 kg, 33-52 kg et 53-70 kg), tous les 32 lutteurs ont reçu chacun une gratification de 25.000 FCfa et les 3 premiers de chaque catégorie ont reçu des médailles (or, argent et bronze). Le montant total alloué aux 32 jeunes combattants s’élève à 800.000 FCfa. Bref, l’enveloppe totale dégagée pour les récompenses s’élève à 20.800.000 de FCfa.
14 réclamations, dont 5 infirmées 14 arbitres nationaux ont officié durant les trois jours de compétition à Ziguinchor. Cette année, le président du Cng, Malick Ngom, a demandé à la Commission centrale des arbitres (Cca) d’avoir un même quota d’arbitres pour toutes les régions. Ce que le président de la Cca, Sitor Ndour, et ses collaborateurs ont respecté à la lettre. Ainsi, il y a eu 6 nouveaux arbitres nationaux qui ont officié. Il s’agissait d’arbitres qui n’avaient, auparavant, jamais officié au Drapeau du chef de l’État : Mamadou Yacine Ly de Dakar, Abdoulaye Diallo de Diourbel, Abdoulaye Sène de Kaolack, Modou Tine, etc. Il y avait donc la crème des arbitres à Ziguinchor. Cependant, il y a eu un total de 14 réclamations introduites devant la Commission des règlements et discipline (Crd) de l’instance faîtière, patronnée par le président Mamadou Ndiaye. De ces 14 contestations de verdict, les 9 ont été confirmées et les 5 infirmées par la commission compétente. « Le niveau de l’arbitrage était globalement bon. Il y a eu effectivement 14 réclamations, dont les 5 qui ont été infirmées. C’était très délicat, avec la Var qui nous a aidés », a apprécié Sitor Ndour, président de la Cca. Le directeur technique national, Khalifa Sow, a noté également 13 forfaits lors des trois journées de duels épiques.
Les compétitions (par équipe et par catégorie de poids), selon le directeur technique national, Khalifa Sow, étaient « à la hauteur des attentes du point de vue technique ». En trois journées de compétition (vendredi, samedi et dimanche), il y a eu 32 combats dans la petite catégorie chez les garçons et les filles. L’ancien arbitre, Khalifa Sow, a précisé « qu’il y a eu 90 combats en compétition séniors par équipe et 67 duels en compétition par catégorie de poids ». Le total des combats livrés dans toutes les catégories et compétitions est de 189. Il a salué le bon niveau technique des combats servis par les athlètes des 14 régions du Sénégal.
Kaolack enfin sacrée, une première
De 1984 à 2009, le Drapeau du chef de l’État était disputé en individuel lors d’une compétition traditionnellement appelée « Open ». En 2011, le Comité national de gestion de la lutte a décidé de « régionaliser » la compétition en instaurant un nouveau format privilégiant les compétitions par équipe. Entre 2011 et 2024, la région de Kaolack a toujours participé à ces phases finales du Championnat de lutte traditionnelle sans frappe dotées du Drapeau du chef de l’État. Mais les Kaolackois n’ont jamais gagné par équipe. C’est pour cette raison que la victoire de Kaolack sur Dakar, en finale par équipe (3-2), le dimanche 18 mai, était un ouf de soulagement pour eux. Pour beaucoup, c’était bien les fruits d’un très dur et long labeur. La team de l’ancien lutteur Aldiouma Diouf a ainsi inscrit son nom au palmarès de cette haute compétition nationale annuelle.
Entre 2011 et 2024, la région de Fatick reste la sélection la plus titrée avec 5 trophées en compétition par équipe (2011, 2013, 2015, 2016 et 2017). Dakar suit avec quatre trophées gagnés (2018, 2022, 2023 et 2024).
Par Abdoulaye DEMBÉLÉ