La confrérie mouride, enracinée au Sénégal et rayonnante à travers le monde, incarne un exemple de coexistence pacifique et de dialogue interreligieux fondé sur la tolérance, le respect mutuel et des valeurs communes. Les Mourides, fidèles à l’esprit de leur fondateur, prônent une coexistence harmonieuse et construisent des ponts entre différentes croyances pour un monde plus tolérant et pacifique.
Partout dans le monde, les Mourides créent des communautés dynamiques tout en maintenant un profond respect pour les diverses cultures et religions qu’ils rencontrent. Leur engagement se manifeste par une coexistence harmonieuse, fondée sur le dialogue et la tolérance. « Les Mourides de la diaspora sont très appréciés par les autres communautés religieuses, à commencer par nos frères musulmans qui sont impressionnés par notre capacité de mobilisation, notre générosité, notre exemplarité et surtout notre trajectoire », souligne Dr Moustapha Diop, écrivain et géographe. Il cite les nombreuses études réalisées par les Mourides de la diaspora, notamment sur leur mode de vie dans leur pays d’accueil. « Les Mourides sont appréciés parce qu’ils sont des voisins utiles, car travailleurs et faciles, parce que ce sont des citoyens du monde formés et éduqués avec les plus belles valeurs que partage l’humanité », a souligné Dr Diop.
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Une participation active aux dynamiques communautaires
De l’avis de Mouhameth Galaye Ndiaye, directeur de l’Institut al-Mihrab à Bruxelles, l’interaction des Mourides avec les autres communautés religieuses dans la diaspora repose sur un principe fondamental de leur éthique, en l’occurrence le bon voisinage, le respect mutuel et l’ouverture à l’échange. Une posture enracinée dans la pensée de Cheikh Ahmadou Bamba, dont l’enseignement valorise la paix, la tolérance et le dialogue comme outils d’élévation spirituelle. Les Mourides participent activement aux dynamiques communautaires ainsi qu’aux espaces publics de discussion et de formation de l’opinion.
Catalyseur du dialogue interreligieux
« Leurs interventions ne sont pas anecdotiques », s’est réjoui M. Ndiaye qui se cite en exemple. En tant qu’imam principal de la Grande Mosquée de Bruxelles et directeur de l’Institut européen des hautes études islamiques, il a eu à participer à de nombreuses initiatives interreligieuses, démontrant que l’esprit du mouridisme est pleinement compatible avec les exigences du vivre-ensemble dans les sociétés pluralistes. L’ouverture du mouridisme vers d’autres traditions religieuses s’illustre également au niveau institutionnel et symbolique. La preuve, le 18 juin 2008, une délégation conduite par Cheikh Mame Mor Mbacké, fils de Cheikh Mohamed Mourtada, s’est rendue au Vatican à l’invitation de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI. « Cette rencontre a constitué un moment fort du dialogue islamo-chrétien. Elle s’inscrivait dans la continuité des avancées amorcées par le Concile Vatican II (1962-1965), qui a marqué une inflexion historique dans la volonté de l’Église catholique de nouer un dialogue avec les autres religions. Cette démarche a rencontré une résonance particulière dans la tradition mouride, qui encourage la reconnaissance mutuelle des croyances et la construction de ponts entre les peuples », a expliqué Mouhameth Galaye Ndiaye. D’autres visites ont également eu lieu avant et après cette rencontre historique, notamment en Iran auprès des musulmans d’obédience chiite, en Turquie et dans d’autres pays à forte tradition religieuse.
Aliou DIOUF