Le front uni du « Manko Wutti Ndamli », coalition qui avait porté Me Augustin Senghor à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF) en 2021, se fissure à mesure que l’échéance électorale du 2 août 2025 approche.
L’annonce imminente de la candidature de Me Senghor à un cinquième mandat ne fait plus l’unanimité dans ses rangs. Un nouveau candidat vient étoffer le champ de l’opposition : Abdoulaye Fall, ancien trésorier général de la FSF, président de la ligue régionale de football de Diourbel et du club Bambey FC. Il porte officiellement à trois le nombre de candidatures après celles de Mady Touré, président de Génération Foot, et Me Moustapha Kamara, avocat d’affaires et président de Coton Sport de Tamba.
Des soutiens de poids venus du Manko
Dans sa déclaration officielle parvenue à la rédaction du Soleil digital, Abdoulaye Fall affirme vouloir porter une alternance crédible à la tête du football sénégalais. Se présentant comme le « candidat de l’unité et de la stabilité », il n’en reste pas moins critique envers la gouvernance actuelle. « L’heure est venue d’insuffler une nouvelle dynamique, fondée sur l’équité, la transparence et la compétence », écrit-il, dans une formule qui cible sans le nommer Me Senghor, en poste depuis 2009.
La candidature d’Abdoulaye Fall bénéficie déjà de soutiens notables, notamment celui de Cheikh Seck, président du Jaraaf, et de Elimane Lam, président de Africa Foot Sénégal, membre influent du comité exécutif sortant. Ces deux figures étaient jusqu’ici des piliers de l’équipe dirigeante.
Le ralliement de ces anciens compagnons de route du président sortant donne une nouvelle épaisseur à la candidature d’Abdoulaye Fall. D’autant plus que la Ligue amateur, qui constitue plus de la moitié du corps électoral, pourrait être favorable à ce dernier, très implanté dans les structures régionales.
Une vision décentralisée du football
Abdoulaye Fall, ancien membre du Comité exécutif de la FSF, met en avant un projet de rupture : remettre les clubs au centre du jeu, sortir d’une gouvernance jugée trop centralisée et instaurer une gestion moderne, inclusive et professionnelle.
« Je suis le candidat de la base, celui qui comprend les réalités du football local, de Kaolack à Matam », affirme-t-il dans un appel lancé aux acteurs des régions, souvent marginalisés dans la prise de décision.
La campagne électorale pour la présidence de la FSF s’annonce plus ouverte que jamais. Le scrutin du 2 août prochain pourrait marquer un tournant majeur dans la gouvernance du football sénégalais dirigé depuis 2009 par Me Augustin Senghor.
Cheikh Gora DIOP