Apparenté au football, le futsal, aussi appelé indoor soccer, Calcetto ou encore football de salle, est une discipline qui trouve ses origines en Amérique du Sud. Depuis 1930, il s’implante progressivement un peu partout dans le monde. Au Sénégal, il est devenu populaire dans le monde sportif, à l’image du beach soccer.
Discipline en pleine croissance en Europe, le futsal s’est implanté, depuis 2008, au Sénégal. Historiquement, l’apparition de cette discipline remonte à 1930, à Montevideo, en Uruguay, après la première Coupe du monde de football. Dans des pays comme la Suisse, la Belgique et la France, le futsal draine du monde. Grâce à des tournois de stage organisés dans les localités comme Dakar, Thiès, Saint-Louis et à l’international, notamment en France, en Belgique et en Suisse, le futsal s’est développé progressivement dans la petite catégorie et l’équipe nationale féminine du Sénégal. Dans ce sillage, en 2023, la Fédération sénégalaise de football (Fsf) a reçu des fonds d’un montant de 40 millions de FCfa du Comité olympique suisse pour le lancement d’un championnat au Sénégal.
Une subvention qui entre dans le cadre des préparatifs des Jeux olympiques de la jeunesse (Joj) «Dakar 2026 ». Ces efforts ont porté leurs fruits avec la participation de l’équipe nationale féminine de futsal à la première édition du championnat d’Afrique de Futsal, tenue du 22 au 30 avril à Rabat, au Maroc. La dynamique futsal en marche Derrière la participation de l’équipe féminine à leur première Can de futsal se cache la main d’un artisan de la promotion de cette discipline. En effet, le futsal doit son introduction au Sénégal à Alioune Badara Wade, actuellement en charge du département du futsal à la Fédération sénégalaise de football (Fsf), par ailleurs fondateur de Vision sport futsal, premier club de futsal du Sénégal, qui offre également des services d’agence de voyages spécialisée en sport et études. Aux côtés de Alain Kabou, des jumeaux Al Ousseynou et Al Hassan Sène, d’Amadou Diop, d’Abdoukhadre Samb, de feus Khalifa Lô et Adama Diouf, le chef de département du futsal au Sénégal a participé au rayonnement de cette discipline dans notre pays.
Actuellement coach adjoint de l’équipe nationale féminine, Aïssatou Seck a pu bénéficier de l’expertise des précurseurs au Sénégal. « En 2009, par l’entremise de Alioune Badara Wade, j’ai participé, à Nantes, avec le club Vision Sport en France, à une compétition de futsal. À cette époque, j’ai été initiée à cette discipline. Lorsque l’on a formé l’équipe nationale de futsal, j’ai été proposé par Bassouaré Diaby aux autorités du fait de cette expérience que j’avais acquise », déclare-t-elle. Ancienne capitaine de l’équipe nationale de football à 11, Aïssatou Seck pense que le futsal est un sport dynamique qui peut beaucoup apporter au Sénégal. Awa Baldé, gardienne de l’équipe, pense que l’intégration vers le futsal a été aboutie. Depuis bientôt deux ans, la joueuse de 20 ans trouve ce sport très motivant. « Nous avons été bien intégrées. On nous a bien expliqué les règles du jeu. Il y a beaucoup de différences par rapport au foot à 11. Par exemple, on effectue la touche avec le pied et non avec la main et il ne faut pas dépasser quatre secondes avant de tirer les coups francs. Bref, je m’y plais bien », témoigne-t-elle. Tout comme Awa, Ndèye Ndiaye Kane pense que le futsal est un sport extrêmement technique qui nécessite de la concentration. « Je jouais au foot à 11. Ce n’est que récemment que j’ai été sélectionnée, mais je trouve ce sport très passionnant », révèle-t-elle.
Pour connaître les péripéties de la mise en place de l’équipe nationale féminine de futsal, il faut remonter à 2008. L’initiative tendant à mobiliser les acteurs, notamment les joueurs et les dirigeants autour d’une dynamique d’implantation du futsal a pris jour sous la forme d’une manifestation spontanée, qui a eu lieu à l’Olympique Club de Dakar, le 13 octobre 2008, apprend le coach de futsal, Alioune Badara Wade. « À cette séance de pré-lancement, les participants se sont adaptés très vite et ont démontré une parfaite aptitude à assimiler ce nouveau concept, avec ce sport, qui admet une version compétitive et une version loisir », souligne Alioune Badara Wade. Dans la foulée, l’Union des clubs et associations de futsal du Sénégal (Ucaf–Sen) enregistre ses premiers adhérents. Objectif, les Joj « Dakar 2026 » Le message fort de la création d’une structure appropriée à manager le futsal par les futsalleurs eux-mêmes.
De nombreuses formations se déroulèrent alors à Dakar et des manifestations d’intérêt provinrent de différents coins du Sénégal. Le terrain de sport de la Cathédrale de Dakar fut choisi pour accueillir les premières rencontres de l’Ucaf-Sen. Sous la supervision d’arbitres officiels, mais aussi de représentants du corps des médecins du sport, du service d’ordre et de la presse sportive, la forte mobilisation des acteurs permit aussitôt de créer une dynamique salutaire qui devait s’appuyer sur des activités pérennes pour porter une réelle promotion, poursuit Alioune Badara Wade. « En vue d’améliorer la qualité de l’encadrement technique du futsal au Sénégal, trois techniciens furent envoyés en stage en France pour une totale reconversion en futsal. Alioune Badara Wade, les frères Al Hassan et Al Ousseynou Sène, sortis major de leur promotion devinrent les premiers entraîneurs sénégalais diplômés en futsal. « À partir de là, une première incursion du futsal d’élite sénégalaise a lieu sur le plan international avec la participation de l’équipe de Visions sport futsal au Tournoi international du futsal club de l’Erdre atlantique (Tife 2008) considéré comme le premier tournoi de référence en futsal », renseigne le chef de département du Futsal au Sénégal.
Cependant, le réel problème de la discipline concernait l’accès aux infrastructures publiques. « À part le terrain du Stade Léopold Sédar Senghor, qui a été ouvert au futsal, l’Ucaf-Sen recourait à des espaces de fortune ou louait des terrains à 30.000 FCfa par heure pour organiser des manifestations ouvertes au public », fait savoir le passionné de ce sport. Le choix porté sur le futsal pour participer aux Jeux olympiques de la Jeunesse «Dakar 2026» est un grand bond en avant pour Alioune Badara Wade qui espère que la participation du Sénégal sera bénéfique.
Marième Fatou Dramé