Réunis, hier mercredi, à Pikine, Gris Bordeaux et l’Association nationale des lutteurs du Sénégal (Anls) ont fustigé des « dysfonctionnements » dans le processus de mise en place de la future Fédération. Ils ont plaidé pour une meilleure prise en compte de la lutte avec frappe.
L’Association nationale des lutteurs du Sénégal (Anls) ne lâche pas l’affaire dans sa contestation contre la future Fédération. En conférence de presse hier, mercredi, ses membres ont exposé leurs griefs.
Gris Bordeaux, son président, a expliqué que les raisons de la rencontre sont « nobles », rappelant que les lutteurs sont « des acteurs majeurs de la discipline » et qu’ils ont « leur mot à dire ». Le leader de l’écurie Fass a énuméré les points de discorde : validation de plus de 50 Asc entre juin et juillet par la Direction des activités physiques et sportives (Daps), blocage de l’affiliation d’écuries n’ayant pas respecté les délais, modification des textes « au jour le jour », entre autres.
Selon lui, la future fédération favorise la lutte olympique, gréco-romaine ou de plage, au détriment de la lutte avec frappe, pourtant plus populaire.
Gorgui-Étudiant, lutteur et professeur d’Eps, a abondé dans le même sens. Il a pointé du doigt les documents officiels signés par le directeur administratif du Cng, Ndiamé Diop, et par le Daps, Gilbert Mbengue, mais sans la signature du président Malick Ngom du Cng.
Sur leur soutien à ce dernier, les responsables de l’Anls ont confirmé leur proximité. « Nous avions plaidé pour qu’il succède à Bira Sène et nous ne regrettons pas ce choix », a déclaré Gorgui-Étudiant.
Gris Bordeaux a listé les résultats obtenus sous sa présidence : sécurisation des enceintes de lutte, restitution des montants indûment coupés sur les reliquats des lutteurs, sensibilisation sur les règles.
En revanche, l’association a sévèrement critiqué l’ancien président du Cng, Bira Sène, épinglant sa gestion entre 2020 et 2024 et réclamant des éclaircissements sur la somme de 30 millions de FCfa reçue par le Cng de 1Xbet. Les lutteurs affirment avoir adressé plusieurs courriers restés sans suite au ministre des Sports.
« Elle était sans doute très occupée, mais aujourd’hui qu’elle n’a plus un autre portefeuille (Culture), nous espérons qu’elle nous recevra. Elle est notre interlocutrice directe, pas ses collaborateurs », a insisté Gris Bordeaux.
La présence de Modou Lô, un symbole
L’événement a été marqué par la présence du Roi des arènes, Modou Lô. « Sa présence m’a beaucoup touché, car il est le premier porte-étendard des lutteurs », s’est réjoui le président de l’Anls, qui a rappelé que leur démarche n’est pas une confrontation avec les autorités, mais une exigence de « bien-être pour tous les lutteurs ».
Pour sa part, Modou Lô a souligné que « 95 % des lutteurs ignorent ce qu’est une fédération et les avantages qu’elle peut offrir ». Il a dénoncé la présence des Asc parmi les structures affiliées par les autorités et a réclamé une meilleure considération à leur égard.
Aux côtés de Gris et de Modou Lô, d’autres figures de l’arène avaient fait le déplacement, ainsi que plusieurs managers. Un signal fort que les lutteurs entendent peser dans l’avenir de leur discipline.
A. DEMBÉLÉ