Technique, sueur et discipline : le Sénégal s’ouvre à un sport de combat total. Inspiré de l’école russe, le hand-to-hand fighting séduit les jeunes athlètes. Encadrés par maître Dame Seck, ils viennent de briller sur le toit de l’Afrique et rêvent déjà de gloire mondiale. Le Soleil vous propose ce « Dossier spécial » sur ce nouveau sport de combat.
Au cœur de Yoff, une nouvelle salle vibre au rythme du hand-to-hand fighting. Encadrés par maître Dame Seck et Mouhamed Dellale, les jeunes combattants sénégalais perfectionnent leurs techniques et engrangent les exploits. Adrénaline, discipline et ambition : le combat pour la gloire africaine est lancé. Ce vendredi 24 octobre 2025, à 18h10, le Centre aéré de Bceao, à Yoff, retient son souffle. Une nouvelle salle d’arts martiaux vient d’ouvrir. Tapis rouge et bleu tout neuf, murs décorés de portraits de maîtres, tout est prêt pour le combat. Saër Niane entre le premier. Révérence rituelle. Respect. La salle est un sanctuaire pour les combattants. Quelques minutes plus tard, les autres athlètes arrivent. Disciplinés. Ponctuels. L’entraînement collectif commence à 18h45. Abou Diagne, coach en sports de combat, Mamadou Ndiaye, expert en boxe anglaise, Cheikh Bèye (67 kg) et Mouhamed Bâ (62 kg), sociétaires du Lung tao club 3 de Yeumbeul, sont aussi présents au rendez-vous. Tous venus pour progresser, se mesurer et s’inspirer.
À 18h20, Mouhamed Dellale, président du Comité marocain de hand-to-hand, fait son entrée. Culotte, baskets, tee-shirt bleu. Décontracté mais déterminé. Les champions d’Afrique sénégalais, Ababacar Seck (-62 kg), Mahmoud Barry (-67 kg) et Mouhamadou Rassoul Seck (-97 kg), arborent leur kimono vert clair. L’atmosphère devient électrique. 18h38, footing sur le tapis. Échauffements. Mise en position. Alpha Boiro, 4e dan de hapkido et élève de maître Dame Seck, explique que « le hand-to-hand est un prolongement du Mma. Comme le Mma n’est pas encore autorisé ici, cette discipline est notre alternative ». Il rappelle aussi les exploits récents : trois médailles d’or africaines, une première historique pour le Sénégal. 18h45, maître Dame Seck prend le contrôle. Démonstrations de self-défense. Corrections. Précision. Mouhamed Dellale se met en kimono et entre ensuite en scène. « Le hand-to-hand combine karaté, judo, taekwondo, boxe… L’essentiel est de marquer des points sans en encaisser », lance-t-il aux combattants, le visage sérieux. Sparrings. Déplacements rapides. Coups précis. Levée de bras. Esquives. Changement d’adversaire. L’intensité monte. Chaque mouvement compte. Chaque point est crucial. Les jeunes combattants appliquent les conseils avec sérieux. L’atmosphère est électrisante. Les murs de la salle murmurent les exploits des maîtres d’arts martiaux chinois et japonais. Les rounds s’enchaînent. Les corrections fusent. Le Marocain hurle : « Bougez plus vite ! Attention aux cibles ! Changez d’adversaire ! » La concentration est totale. L’énergie palpable. Les combattants suent, respirent, progressent. Mouhamed Dellale maintient un rythme intense. Les coups pleuvent, les esquives s’enchaînent. L’apprentissage est exigeant, mais passionnant.
Après deux heures d’efforts, les visages ruissellent. L’air est chargé d’énergie et de respect. Le stage s’achève. Les combattants quittent la salle, fatigués, mais satisfaits. Ils ont appris, corrigé, progressé. Les champions sénégalais ont franchi un cap. La discipline gagne en popularité. Le hand-to-hand s’impose désormais comme une vitrine du sport national. Maître Dame Seck et l’expertise internationale de Mouhamed Dellale donnent aux jeunes athlètes les clés pour briller sur la scène africaine et mondiale. Technique, stratégie, précision : le combat ne fait que commencer. Et le Sénégal est prêt à relever des défis. Notre pays est entré dans le monde du hand-to-hand par la grande porte.
Maître Dame Seck, le moteur de la discipline
Né dans les rangs de l’armée russe, le hand-to-hand sport repose sur un principe simple : savoir se défendre sans arme. Devenu sport à part entière, il combine les techniques du karaté, du judo, de la boxe, du sambo et de la lutte. Les combats se déroulent sur tatami ou dans le ring, avec des protections adaptées. Chaque coup précis, chaque projection ou clé de bras exécutée dans le respect des règles rapporte des points. Le hand-to-hand développe la discipline, la rigueur et la confiance en soi. C’est un art martial complet, exigeant, mais porteur de valeurs fortes. Avec ces nouvelles médailles d’or, le Sénégal prouve qu’il a désormais toute sa place sur la scène internationale.
Ce sport a débarqué en Afrique il y a seulement trois ans, d’abord au Maroc et dans d’autres pays nord-africains. Cette activité sportive, mélange de karaté, judo, taekwondo et self-défense, a rapidement séduit les jeunes. Sa technicité et son intensité font vibrer les passionnés d’arts martiaux. Les premières compétitions africaines ont révélé des talents capables de rivaliser avec les meilleurs du continent et d’Europe. Au Sénégal, le hand-to-hand s’impose grâce à maître Dame Seck, monument des arts martiaux locaux et président du Comité sénégalais de hand-to-hand fighting. C’est une nouvelle discipline dans ce pays, peu de gens la connaissent. Des salles modernes à Dakar et à Yoff accueillent désormais les combattants. Boxeurs, kung-fuistes, hapkidokas, taekwondoistes : tous viennent perfectionner leur technique. L’expertise internationale, avec des entraîneurs comme le Marocain Mohamed Dellale, permet aux jeunes de progresser rapidement. Les résultats sont là : le Sénégal a déjà décroché ses premières médailles d’or africaines, un signe fort que la discipline s’enracine. Le hand-to-hand fighting allie discipline, stratégie et adrénaline. Il devient une vitrine du sport sénégalais et africain, promettant des compétitions spectaculaires et révélant des champions prêts à faire parler d’eux sur la scène internationale. L’aventure ne fait que commencer. Le calme de Dame Seck cache une détermination sans faille. Celle de bâtir une école sénégalaise du hand-to-hand fighting.
Trois champions africains : la fierté du Sénégal
L’équipe nationale du Sénégal de hand-to-hand fighting a fait sensation lors du championnat d’Afrique 2025, qui s’est tenu du 26 au 28 septembre à Marrakech, au Maroc. Pour sa première participation officielle à ce rendez-vous continental, notre pays s’est distingué par un bilan exceptionnel. En effet, sous la direction de l’expert national maître Dame Seck, les athlètes ont décroché trois médailles d’or. Ababacar Seck a triomphé en catégorie -62 kg, Mahmoud Barry a remporté l’or en -67 kg, tandis que Mouhamadou Rassoul Seck s’est imposé en -97 kg. Ces victoires témoignent du talent, de la discipline et de la préparation de l’équipe sénégalaise, qui a su s’imposer face aux meilleures formations africaines. Cette performance historique renforce aussi la position du Sénégal sur la scène africaine des sports de combat et souligne l’efficacité de son encadrement.
Au-delà des médailles, ces résultats envoient un signal clair : le Sénégal est désormais un acteur majeur du hand-to-hand fighting, qui est un art martial d’origine russe, et peut prétendre rivaliser sur les compétitions internationales. Avec cette première moisson de succès, les athlètes sénégalais ont ouvert la voie à de nouvelles ambitions et montré que leur pays peut désormais compter parmi les références du continent dans cette discipline exigeante. L’aventure ne s’arrête pas là. Prochaine étape : la Coupe du monde à Moscou, du 11 au 13 décembre. Le Sénégal veut confirmer son rang face aux grandes nations de la discipline. Les démarches sont en cours pour financer le voyage. Objectif : transformer les rêves en médailles.
Abdoulaye DEMBÉLÉ


