Le mystique a toujours été important dans la carrière d’un lutteur. Quasiment aucun lutteur ne néglige cet aspect dans la préparation d’un combat. La différence réside dans le degré de croyance en ces pratiques. « En notre temps, les pratiques mystiques étaient différentes de celles d’aujourd’hui », soutient Hyacinthe Ndiaye dit Manga 2, ancien lutteur de l’écurie Sérère. Dans le passé, précise-t-il, le mystique qui pouvait aider un lutteur à vaincre ne venait pas au stade. Seul l’arsenal qui protégeait le lutteur contre le mauvais œil venait à l’arène. « Nous nous protégions contre le mauvais œil, puisque c’est des milliers de personnes qui venaient au stade pour assister à nos combats de lutte. Si ce n’était pas cet aspect, nous n’allions jamais nous permettre certaines pratiques », justifie-t-il. Manga 2, le président de l’association des anciennes gloires du Sénégal note que la pratique mystique est une croyance ancestrale très utile. « Quand j’avais un combat, je prenais très au sérieux ma préparation mystique. J’allais de village en village pour des protections mystiques », dit le seul « roi des arènes » officiellement installé par une instance dirigeante. « J’avais un marabout qui pouvait me dire en sortant de la maison tu vas croiser telle personne. Il pouvait me dire aussi dans ton entourage, une telle femme aura des jumeaux ou des jumelles », confie-t-il, pour attester la puissance des marabouts d’autrefois. Manga 2 soutient avoir obtenu le titre de « roi des arènes » face à Mor Fadam en 1984 parce qu’il était très sûr de lui sur tous les plans. « Je me disais que j’étais en mesure de terrasser tout champion qui se présentait à moi », dit-il. L’enfant de Fadiouth déclare que beaucoup de lutteurs se préparent mystiquement, mais « leurs pratiques s’apparentent à du folklore ».
A. DEMBÉLÉ
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