Ancien international sénégalais, passé notamment par le RC Lens, Ibrahima Iyane Thiam sort de sa réserve. Dans une tribune consacrée à l’actualité sportive, il prend la parole pour livrer une analyse lucide et engagée sur les grands enjeux du football national et international.
Fort d’un MBA en management du sport obtenu à Madrid et ex-propriétaire du club polonais de première division Korona Kielce, Thiam n’a jamais vraiment quitté le monde du ballon rond. Devenu encadreur, il dirige aujourd’hui au Sénégal l’Académie Noyau Sportif Football Club Iyane (NSFC-Iyane), un centre de formation bâti autour de trois valeurs fondamentales : la famille, l’éducation et le sport.
« Je ne m’exprime pas pour défendre une position personnelle, mais pour ce qui peut réellement faire avancer notre football », affirme-t-il. Engagé auprès des jeunes, il voit en eux l’avenir du pays et refuse de répéter certaines erreurs du passé. « Ce que nous avons vécu en 2004 ne doit pas se reproduire en 2025. Parmi les enfants que j’accompagne, certains défendront peut-être nos couleurs demain. »
S’agissant de l’élection à venir à la tête de la Fédération sénégalaise de football, Iyane Thiam se veut mesuré mais ferme. Après avoir étudié les différentes propositions des candidats, il plaide pour la continuité. Selon lui, l’image du Sénégal est aujourd’hui solide à l’international, même si des imperfections subsistent. « Aucun projet humain n’est parfait, mais nous avons des bases sérieuses. Le travail accompli est visible. »
Il souligne que bâtir une structure footballistique performante exige de la stabilité, du temps et des ressources, souvent conditionnées par la participation aux grandes compétitions comme la CAN ou la Coupe du monde. Or, à quelques mois d’échéances cruciales, il juge un changement de direction risqué. « En football, le facteur temps est déterminant. Voilà pourquoi je soutiens le maintien d’Augustin Senghor. Les résultats sont là. »
Au-delà des clivages, l’ancien joueur appelle à l’union sacrée autour de l’institution. « Ce n’est pas le moment de diviser. Si nous voulons un jour remporter la Coupe du monde, il faudra que tous les acteurs s’unissent. Le Sénégal doit primer sur les ambitions individuelles. »
Tout en reconnaissant la légitimité des autres candidats, il leur lance un appel à la responsabilité collective. « Ce n’est pas parce qu’un homme a effectué plusieurs mandats qu’il faut automatiquement tourner la page. Le vrai critère, ce sont les résultats. Et pour moi, ils parlent en faveur de Senghor. »