L’ancien ailier du Casa Sports, Ibrahima « Solo » Gassama, est décédé ce mercredi 28 mai 2025 en France. Originaire de Marsassoum, dans la région de Sédhiou, il fut l’un des plus grands ambassadeurs du football casamançais. Bref, une légende qui a marqué à jamais l’histoire du ballon rond sénégalais.
ZIGUINCHOR — Le football sénégalais est en deuil. La Casamance pleure l’un de ses plus grands fils. Ibrahima « Solo » Gassama, ancien ailier du Casa Sports, s’est éteint ce mercredi 28 mai 2025 en France, loin des terres de la Casamance. Enraciné dans le cœur de ceux qui l’ont vu jouer, vibrer, triompher, Solo Gassama n’était pas un simple joueur. Selon de nombreux témoignages, il était le symbole d’une époque, l’âme d’un club, la fierté d’un peuple.
Portant fièrement le numéro 7, il faisait danser, dit-on, les défenses les plus redoutables du pays. Sa capacité à faire basculer un match en un éclair a laissé des souvenirs impérissables à ceux qui ont eu la chance de le voir fouler la pelouse.
Né à Marsassoum, Solo Gassama fut de ceux qui ont hissé le Sud au sommet du football sénégalais. Il faisait partie de l’effectif qui avait tenu tête à la Jeanne d’Arc de Dakar en 1981, prouvant que les géants ne vivaient pas tous dans la capitale. En 1979, il fut titulaire lors de la fameuse finale contre le Jaaraf, une rencontre entrée dans l’histoire du sport sénégalais.
Un héros d’un grand soir
Dans les années 80, alors que des figures emblématiques comme Jules Bocandé quittaient le club, Gassama est resté. Il est devenu un pilier, un cadre, un repère pour les plus jeunes.
« Quand les Bocandé sont partis, il faisait partie des cadres qui ont aidé à reconstruire le Casa Sports en seulement deux ans », témoigne Mamadou Alpha Diallo, journaliste et correspondant de la DW en Casamance.
Parmi les nombreux faits d’armes qui ont forgé sa légende, l’un reste gravé dans les mémoires.
« Un jour, face au Mbossé de Kaolack, alors que le Casa Sports était mené et que la défaite semblait inévitable, Solo Gassama, resté jusque-là sur le banc, demanda à entrer en jeu dans les dernières minutes. En deux actions magistrales, il provoqua un penalty décisif qui permit l’égalisation », s’empresse d’ajouter Mamadou Alpha Diallo sur une des plateformes de la presse régionale de Ziguinchor.
Avec le décès de cette gloire du Casa Sports, c’est un voile de tristesse qui s’est abattu sur la Casamance. Le numéro 7 s’est éteint, mais son nom résonne encore dans cette partie du Sénégal, et peut-être même sur les terrains poussiéreux de Marsassoum, dans les récits des anciens et les rêves des jeunes footballeurs.
Solo Gassama est parti. Mais sa légende, elle, continue de courir.
Gaustin DIATTA (Correspondant)