Face à la recrudescence des scènes de violence découlant des championnats populaires, l’autorité administrative a pris la décision de suspendre jusqu’à nouvel ordre les Navétanes dans la ville de Rufisque. Ainsi, la finale de la zone 1D (Renaissance vs Castors), qui devait se tenir ce samedi, est annulée.
Après la menace formulée au mois d’août, le préfet du département de Rufisque, Maguette Diouck, est passé à l’action. À travers un arrêté signé le 3 octobre, il a décidé de suspendre pour un certain temps les compétitions de quartiers dites navétanes. « Sont suspendues, à compter de ce 3 octobre, les activités du championnat populaire dénommé “Navétanes” dans la ville de Rufisque, pour des raisons de sécurité », lit-on dans l’article premier de l’arrêté.
Cette mesure ne surprend guère les amateurs de football. Les prémices étaient visibles depuis longtemps, mais elles ont été accentuées par les dernières scènes de violence notées à l’issue de certaines rencontres, occasionnant des dégâts au niveau du stade Ngalandou Diouf et aux alentours. Ce 3 octobre, la demi-finale départementale remportée par l’ASC Jad devant l’ASC Lébougui a débouché sur la violence. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En effet, en début de semaine, des échauffourées ont émaillé la demi-finale de la zone 3B opposant l’ASC Dewoo de Santhiaba à l’ASC Thiawlène. Cette partie n’est pas allée jusqu’à son terme. Elle a été interrompue à la 72e minute par des scènes de violence ayant pris naissance dans les gradins. Frustrés par l’avance (2-0) et protestant contre le second penalty accordé avant la pause, les supporters de Thiawlène ont ruminé leur colère en s’attaquant aux supporters de Dewoo. En quelques secondes, la situation avait dégénéré, poussant les forces de l’ordre à faire usage de grenades lacrymogènes pour disperser la foule et maintenir l’ordre.
Aujourd’hui, reste à savoir combien de temps va durer cette suspension temporaire du championnat populaire, si l’on sait que cette activité doit prendre fin le 15 octobre et que la rentrée des classes se profile à l’horizon.
Mohamed DIÈNE (Correspondant)