La suspension du processus électoral de la future Fédération sénégalaise de lutte (Fsl) et l’absence de date officielle pour le démarrage de la saison 2025-2026 inquiètent le monde de l’arène. Plusieurs voix appellent les autorités à agir vite pour éviter une saison compromise.
L’arrêt du processus électoral et l’incertitude autour du démarrage officiel de la saison 2025-2026 préoccupent fortement les acteurs de la lutte sénégalaise. Deux voix autorisées, celles de Lansana Coly, inspecteur régional des Sports à la retraite, ancien entraîneur de l’équipe nationale et membre du Comité régional de gestion (Crg) de Ziguinchor, et de Mamadou Diakhaté alias Diak’s, candidat à la présidence de la future Fédération sénégalaise de lutte (Fsl), s’élèvent pour alerter sur les dangers d’un retard prolongé. Initialement, les élections de la nouvelle Fédération devaient se tenir le 8 novembre 2025. Or, selon la tradition, l’ouverture de la saison est fixée en octobre afin que les compétitions puissent démarrer en novembre. Avec la suspension du processus électoral, ce calendrier risque d’être chamboulé, compromettant l’organisation de toute la saison. « Il faut que les autorités trouvent rapidement une solution », préviennent Coly et Diak’s, inquiets de voir la lutte sénégalaise entrer dans une zone de turbulence.
C’est le 11 août 2025 que la Direction générale des Sports, dirigée par Mama Laye Mbaye, a annoncé la suspension du processus électoral de la future Fsl. Dans une note adressée au président de l’instance dirigeante de la lutte, Malick Ngom, elle évoquait les contestations autour de la liste provisoire des associations habilitées à voter. Pour garantir la transparence et la légitimité du processus, le ministère avait décidé de stopper le chronogramme jusqu’à nouvel ordre, tout en lançant une vérification approfondie des affiliations au niveau national et régional, en collaboration avec les Crg. Pour Lansana Coly, ces vérifications ne devraient pas s’éterniser. « À Ziguinchor, elles n’ont pris que deux jours. Je ne comprends pas pourquoi cela dure autant ailleurs », s’offusque-t-il au bout du fil. Selon lui, l’essentiel a déjà été accompli avec l’adoption des textes fondateurs. « Il reste à installer les ligues régionales, les districts et sous-districts. Retarder encore l’installation d’un bureau fédéral serait une erreur », lance-t-il. Même analyse du côté de Diak’s. Le promoteur, candidat déclaré à la présidence, appelle le ministère à publier rapidement un arrêté officialisant l’ouverture de la saison 2025-2026. Pour lui, les activités doivent impérativement démarrer dès octobre. Il annonce d’ailleurs plusieurs galas de lutte simple chaque dimanche du mois, avec des mises de plusieurs millions de FCfa. Diak’s propose une solution de transition : laisser Malick Ngom, dont le mandat prend fin le 31 octobre, gérer le renouvellement des licences et superviser les premiers programmes, le temps d’installer la nouvelle équipe fédérale. « L’arène ne peut pas rester à l’arrêt », insiste-t-il. Face à ces appels pressants, la balle est désormais dans le camp des autorités sportives. Un retard prolongé pourrait plomber toute une saison et accentuer les tensions déjà vives dans le milieu de la lutte.
Abdoulaye DEMBÉLÉ