Certains lutteurs ont marqué l’histoire par leurs exploits sportifs, avant de se reconvertir, après leur retraite. Meïssa Diaw, dit Boy Kaïré, ex-leader de l’écurie Soumbédioune en fait partie.
Boy Kaïré débute sa carrière en 1983 à seulement 15 ans, alors que la licence n’était pas encore obligatoire. Formé à l’écurie Mermoz par le regretté Kamal Salamé, il s’illustre rapidement dans l’arène. En 27 ans de carrière, il aura disputé 40 combats pour 26 victoires contre 14 défaites. Son dernier duel a eu lieu le 25 décembre 2013 contre Bathie Séras.
Battu ce jour-là, il trouvera, toutefois, une consolation en voyant son fils Diène Kaïré s’imposer face à Diégui Sirate. Son jubilé organisé le 22 octobre 2013 marque la fin d’un parcours. L’un des tournants de sa carrière reste sa participation au Championnat de lutte avec frappe (Claf) de « Gaston Productions », qui lui rapporte 20 millions de FCfa.
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« Le plus bel accomplissement, c’est d’avoir pu construire ma maison à Keur Ndiaye Lô et de ne pas être dans la location avec ma famille », confie-t-il. Pour lui, posséder un toit est la véritable réussite sociale. Une fois la page de la lutte tournée, Boy Kaïré s’oriente vers sa passion de toujours : l’élevage.
« Même quand j’étais en activité, j’aimais élever », explique-t-il avec fierté. Installé à Keur Ndiaye Lô, il se consacre aux moutons et aux poulets. « J’élève des moutons que je vends surtout à la Tabaski. J’y trouve mon compte », dit-il. Sa seule mésaventure reste le vol, en 2020, de six moutons de race « Ladoum » de grande valeur, affaire portée devant la justice.
À côté, celui qui était surnommé « Building Maginot » élève des poules dont l’élevage dure un mois et demi. « Je m’en sors très bien, c’est une activité rentable », ajoute-t-il. Mais Boy Kaïré n’a pas totalement quitté la lutte. Directeur technique de l’écurie Soumbédioune et de la sélection régionale de Dakar, il transmet, aujourd’hui, son expérience.
« Depuis trois ans, je suis coach de l’équipe de Dakar. Nous avons remporté deux éditions du Drapeau du Chef de l’État et perdu en finale en 2025 à Ziguinchor », se réjouit-il. Même sans salaire fixe, l’ancien lutteur considère ce rôle comme un prolongement naturel de sa carrière. De champion de l’arène à éleveur prospère, Boy Kaïré incarne une reconversion réussie, où passion, discipline et persévérance continuent de guider son quotidien.
Par Abdoulaye DEMBÉLÉ