Le monde de la lutte est en deuil. L’ancien lutteur de l’écurie Sérère, Mame Diamane Diome, plus connu sous le surnom de « Mame Ndiambane », est décédé, hier vendredi 14 mars 2025, à l’âge de 66 ans, à l’hôpital de Foundiougne. Le défunt a été inhumé le même jour, dans son village à Mbam, dans le département de Foundiougne.
Hier, la grande faucheuse a frappé avec fracas la lutte sénégalaise, avec le rappel à Dieu de l’enfant de Mbam, Mame Diamane connu sous le sobriquet de Mame Ndiambane. Selon le lutteur « Agogo », pensionnaire de l’école de lutte Mame Ndiambane de Kaolack, leur formateur souffrait d’un accident vasculaire cérébral (Avc). « Nous avons perdu un père, un formateur, un conseiller. Mame Ndiambane était très digne. On lui demandait souvent d’aller rencontrer des promoteurs de lutte de Dakar pour qu’on puisse trouver des combats devant nous aider à lutter de manière régulière, mais il refusait de le faire estimant qu’il tenait beaucoup à sa dignité », témoigne « Agogo », attristé par la disparition de leur entraîneur.
Pa Gora Ndiaye, un légendaire photographe de lutte, indique que Mame Ndiambane a marqué son temps par de belles prouesses. Le vieux photographe informe que le défunt a battu de grands noms de la lutte comme Toubabou Dior, Ndiaga Diop, Mouhamed Aly, etc. Selon toujours Pa Gora, Mame Ndiambane Diome était fort dans les techniques du «mboot» (hancher). Né en 1959, l’ancien lutteur a démarré sa carrière dans les « mbapatt » (lutte simple) en 1978. Il a fait le tour des villages comme Djilor, Soum, Sadioga, Yerwago, Nguékhokh, Félane, Kaolack, etc., où il a ébloui tout le monde par ses exploits. Il a régné dans la lutte simple de 1978 à 1981 et tenu en main cette discipline pendant plusieurs années.
Un artiste de la chorégraphie
Ses empoignades avec Docteur Faye étaient des moments forts de lutte. L’enfant de Mbam était technique et sa chorégraphie était de l’art. Il a livré des combats en lutte simple contre Ndiouga Dia, Moustapha Guèye, Birane Coumba, Georges Marcel, qui étaient des champions. Selon le doyen de la presse à Kaolack, Sa Thiomby Diop, en lutte simple, il n’a jamais perdu un seul combat pour y avoir battu tous ses adversaires. De grands exploits en lutte avec frappe Lorsqu’il était à l’écurie Sérère, Manga 2 était son chef de file. Mame Ndiambane partageait l’écurie Sérère avec Ambroise Sarr, Ibou Ndaffa… « Le monde de la lutte a perdu un grand sportif. Il vouait du respect à tout le monde. Sportivement, il avait impressionné toute l’arène par ses exploits techniques.
Il a également valorisé la culture sénégalaise, notamment celle sérère, par sa chorégraphie. Je présente mes condoléances à toutes les associations de lutte, au président du Cng, Malick Ngom, et à l’ensemble de sa famille », témoigne Manga 2 très affligé. Le défunt a fait son entrée en lutte avec frappe en 1982 jusqu’à son dernier combat en 2005. Lors de ses combats, il a toujours été électrisé par son tambourineur fétiche, Omar Thiam de Kaolack. Selon plusieurs témoignages, Mame Ndiambane était l’un des plus doués de sa génération. « C’est une nouvelle qui m’a profondément touché, c’est une averse de détresse qui m’a arrosée. Il n’avait pas bien préparé son entrée en lutte avec frappe. Il a battu Thiow Sène à Kaolack.
À Dakar, il a battu Boy Niang, Dame Soughère, Alioune Fall, Mbita Ndiaye, entre autres. Il a concédé un nul contre Birahim Ndiaye de Fass… En revanche, il a perdu contre Tapha Guèye, Mor Fadam, Bombardier… », informe Sa Thiomby Diop. Selon ce dernier, le défunt est passé à côté d’une belle carrière parce qu’il s’est jeté dans l’arène sans une bonne préparation. « Son encadrement n’était pas bien préparé à une carrière en lutte avec frappe. C’est à cause de cela que Mame Ndiambane est passé à côté d’une carrière qui pouvait être brillante », a-t-il reconnu. « C’est la lutte qui perd un grand champion, un grand artiste », déclare-t-il, toujours sous le choc. Mame Ndiambane indiquait, de son vivant, qu’il a réalisé un palmarès de 19 combats pour 15 victoires contre 4 défaites en lutte avec frappe. En ces douloureuses circonstances, « Le Soleil » présente ses sincères condoléances à l’ensemble de la famille éplorée et au monde de la lutte.
Abdoulaye DEMBÉLÉ