Le chef du Bureau Environnement et Vie scolaire de l’Inspection d’Académie de Diourbel, Mamadou Khouma, a fait de la quête du savoir et de la recherche son cheval de bataille. Ses efforts personnels lui ont permis de figurer dans le corps des contrôleurs de l’éducation nationale (inspecteurs) et d’aller encore plus loin. Il est passé de Professeur d’Enseignement secondaire (Pes) à docteur en Géographie en passant par le grade d’inspecteur de l’enseignement moyen secondaire.
DIOURBEL– Mamadou Khouma, inspecteur de l’enseignement moyen secondaire, est le chef du Bureau Environnement et Vie scolaire de l’Inspection d’Académie de Diourbel. Il est à la tête de ce démembrement de l’instance dirigeante de l’éducation nationale de Diourbel depuis octobre 2012. En intégrant l’Inspection d’Académie de Diourbel, cet enseignant originaire de Dakar faisait son come-back au Baol, qu’il avait quitté l’année précédente (2011). Son départ était motivé par sa réussite au concours de recrutement des inspecteurs de l’enseignement secondaire de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Éducation et de la Formation (Fastef) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar.
Le professeur d’histoire et de géographie au Lycée d’Enseignement général (Leg) de Diourbel d’alors rejoignait l’ancienne École normale supérieure (Ens) de Dakar pour y suivre une formation de neuf mois (octobre 2011-juin 2012), afin de devenir inspecteur de l’enseignement moyen secondaire, option vie scolaire. Selon M. Khouma, son choix porté sur la vie scolaire s’explique par sa volonté d’aider les élèves en difficulté après avoir lui-même connu des obstacles dans son parcours. « Mon cursus n’a pas été facile parce que je suis issu d’une famille aux revenus modestes. Mais, cela n’a pas impacté mes résultats. Aujourd’hui, il me revient, en tant qu’inspecteur de vie scolaire, de trouver des solutions aux problèmes des potaches pour diminuer au maximum le taux de décrochage des adolescents », explique-t-il.
Le premier séjour de cet enseignant à Diourbel remonte à octobre 2003. Le professeur d’histoire et de géographie a été affecté d’abord au lycée de Bambey où il a enseigné pendant trois ans (2003-2006). Ensuite, il a eu une deuxième affectation qui l’a amené au Lycée d’enseignement général de Diourbel en octobre 2006. Mamadou Khouma, né en 1967, à Dakar, a vécu plus de deux décennies à Diourbel. Selon ce professeur de l’enseignement secondaire, le hasard de la vie professionnelle l’a conduit dans cette ville située au centre du pays, mais il s’y est très vite intégré. Son long séjour à Diourbel l’a d’ailleurs motivé à y rester. Le natif de Dakar se définit maintenant comme un Baol-Baol d’adoption. « Diourbel est une ville que j’aime bien. J’ai construit ma maison ici. Mon épouse est d’ici également. Je m’y suis installé maintenant », a-t-il ajouté. Son premier passage à Diourbel avait été précédé d’une affectation au lycée Mame Cheikh Mbaye de Tambacounda, où il a servi pendant trois ans (2000-2003). À l’époque, Mamadou Khouma venait d’être recruté comme professeur de l’enseignement secondaire, option histoire-géographie, par le ministère de l’Éducation nationale. Mais, l’enseignant souligne que ce recrutement n’était pas aisé au début. Il dit avoir commencé l’enseignement dans une école privée de Dakar. Pour lui, ce choix se justifiait par le fait qu’il n’était pas recruté automatiquement à sa sortie de l’École normale supérieure (Ens).
« À l’époque, l’emploi n’était pas garanti parce qu’il y avait le Plan d’Ajustement structurel », a-t-il rappelé. Mais, l’absence d’emploi formel n’a pas découragé Mamadou Khouma. Le diplômé d’une Maîtrise en Géographie à la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh) de l’Ucad considère que cette situation, bien que difficile, était une source de motivation. Sa passion pour la recherche et son attachement viscéral à la quête du savoir l’ont poussé à tenter l’aventure vers l’Hexagone en 1999. M. Khouma avait obtenu une préinscription lui permettant de s’inscrire à l’Institut agronomique de l’Université Paris 1 (France). Il avait, au bout d’une année universitaire (1999-2000), obtenu le Diplôme d’Études approfondies (Dea), équivalent du Master II en Géographie et Pratiques du développement. Après le Dea, l’ancien élève du lycée Blaise Diagne de Dakar est retourné au Sénégal pour chercher un emploi. Ce retour sera bénéfique puisqu’il sera recruté par le ministère de l’Éducation nationale en octobre 2000, puis affecté à Tambacounda.
Le secrétaire général de l’Inspection d’académie de Diourbel, Modou Ndiaye, le décrit comme « la force tranquille » de leur service. « C’est un homme compétent, patient. Ses interventions sont riches et permettent de régler des situations difficiles », témoigne son collègue. Inspecteur Khouma, comme l’appellent affectueusement ses collègues et proches, porte également le titre de docteur. Il est titulaire d’un Doctorat en Géographie obtenu à l’Université Le Havre Normandie (France) en 2017. Ce diplôme de troisième cycle lui a ouvert les portes de l’Université Alioune Diop de Bambey (Uadb), où il intervient en tant que vacataire et dispense des cours en Décentralisation, Urbanisation et Changements climatiques au Département Développement durable de l’Unité de Formation et de Recherche (Ufr) Santé et Développement durable (Sdd). Le professeur du cycle secondaire voit le métier d’enseignant comme un sacerdoce. À l’en croire, enseigner est un engagement : « Quand j’ai commencé à dispenser les cours, j’ai senti que j’avais l’obligation de contribuer à la formation des cadres de demain. Ça me marque et m’inspire dans ma démarche pédagogique », précise-t-il. À l’Inspection d’Académie de Diourbel, M. Khouma est aussi décrit comme une personne humble.
« Il passe de façon inaperçue. C’est un homme disponible et généreux », confirme un de ses collègues sous le couvert de l’anonymat. Docteur Khouma, originaire de Dakar, a débuté ses études à l’école primaire de Biscuiterie (Niary Tally). Après le cycle primaire, il a fréquenté d’abord le Collège d’enseignement moyen (Cem) de Sicap Karak, puis le lycée Blaise Diagne où il a décroché son baccalauréat avec la mention « Bien » en 1987. Son baccalauréat en série littéraire lui a ouvert les portes de l’Ucad. Orienté au Département de Géographie de la Flsh, il y a obtenu sa Maîtrise en 1995 malgré les perturbations liées à l’année blanche de 1988 et à l’année invalide de 1994.
Ce diplôme de Maîtrise lui a permis de se présenter et de réussir au concours de recrutement des professeurs de l’enseignement secondaire de l’École normale supérieure en 1996. L’inspecteur de vie scolaire est un passionné de recherche. Il avoue d’ailleurs consacrer ses heures perdues aux activités de recherche. Ces efforts lui ont offert l’opportunité de voyager avec le Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud) dans plusieurs pays africains comme la Côte d’Ivoire, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. « On travaille sur des questions liées à la jeunesse, à la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, à la population et à la capture du dividende démographique », souligne le géographe de formation.
Par Oumar Bayo BA (Correspondant)

