À 22 ans, fils du légendaire lutteur Moustapha Guèye de Fass, Mouhamed, alias Ndiol Tigre, a grandi dans l’univers de la lutte sénégalaise. Mais c’est dans la cage des arts martiaux mixtes qu’il choisit aujourd’hui d’écrire sa propre légende. Entre héritage familial, rigueur quotidienne et ambitions internationales, Ndiol Tigre incarne la relève.
« Je suis né dans la lutte, j’ai grandi avec ça dans le sang », confie Mouhamed. Il s’affirme déjà comme l’une des jeunes promesses du MMA sénégalais. Fils de Moustapha Guèye, le mythique 2ᵉ Tigre de Fass, il a grandi dans un univers où la lutte n’est pas seulement un sport, mais une véritable culture. Mais là où son père a écrit sa légende dans la lutte, Mouhamed a choisi la cage : l’arène moderne du MMA, où chaque discipline (boxe, lutte, jiu-jitsu, kick-boxing) se mêle dans un combat total. C’est dire que son choix de devenir combattant n’est pas une simple reproduction du parcours paternel.
Se surnommant en MMA le « Black Tiger », il se bat d’abord par passion. « Je le fais pour moi, parce que j’aime ça », insiste-t-il. Mais le regard qu’il porte sur le parcours de son père nourrit sa détermination. Parti de rien, Moustapha Guèye est devenu une légende. Son fils Mouhamed aspire à écrire la sienne dans un contexte différent, mais tout aussi exigeant.
Dès son enfance, le frère de Fils de Tigre est plongé dans le monde de la lutte, entouré d’oncles et de proches pratiquants. Très vite, il découvre la boxe anglaise avec Djibril Kandji, coach de l’équipe nationale, à l’Association sportive des Forces armées (ASFA). Cette ouverture aux autres arts martiaux le mène naturellement vers les arts martiaux mixtes (MMA), discipline où il peut combiner ses compétences et se mesurer à un niveau international.
Pensionnaire de la Team Merad en France
Installé en France, Mouhamed s’entraîne à la Team Merad sous la supervision de Malik Merad, combattant expérimenté. Chaque semaine, il alterne séances de force, travail technique au sol, sparring intense et cardio. « Ici, il y a un vrai suivi et une ambiance de travail sérieuse. On progresse ensemble, chaque jour », souligne-t-il.
Son quotidien est rythmé par des sparring-partners professionnels comme Brice Belghazi, Lionel Kamooze ou Rayane Ghazi, des séances où la compétition côtoie la fraternité. Cette combinaison forge un mental solide, indispensable pour briller dans le MMA.
La persévérance est la valeur centrale de Mouhamed, héritée de son père. « Mon père m’a appris que rien n’est donné. Il faut toujours travailler et se battre pour obtenir ce qu’on veut », avoue-t-il, inspirant.
À 22 ans, il considère que son parcours ne fait que commencer. « Pour l’instant, je n’ai rien fait. Tout est devant moi », reconnaît-il, le cœur haletant de modestie. Ses ambitions sont claires. À court terme, il veut accumuler de l’expérience, affronter des adversaires de plus en plus exigeants et montrer son potentiel. À long terme, il vise la construction d’une carrière internationale, des ceintures et une place dans l’histoire du MMA.
Il sait que la discipline est exigeante, mais sa rigueur, son travail quotidien et son héritage familial lui donnent les armes pour se démarquer. Il affiche déjà à son compteur un succès sur Cédric Djiomkam, le 25 septembre 2025.
Mouhamed Guèye n’est pas seulement « le fils de… ». Il est un jeune combattant déterminé à créer son identité, à faire parler son corps et sa technique dans un sport où la marge d’erreur est minime. Chaque combat est un apprentissage, chaque entraînement un pas de plus vers sa légende.
La scène internationale l’attend, et avec elle, l’opportunité de montrer qu’au Sénégal, la relève est déjà en marche. Et dans un MMA sénégalais en pleine expansion, où de jeunes talents se font progressivement une place sur la scène mondiale, Mouhamed Guèye incarne cette énergie nouvelle : un héritage respecté, une ambition affirmée et la promesse d’un avenir brillant dans l’octogone.
Entre tradition et modernité, discipline et passion, il construit patiemment sa légende.
Par Abdoulaye DEMBÉLÉ