La légendaire promotrice de lutte, Ndèye Ndiaye « Tyson », entre dans l’histoire en devenant la première femme à briguer la présidence de la future Fédération sénégalaise de lutte. Elle veut rendre à ce sport ce qu’il lui a donné et porter haut ses ambitions de professionnalisation et de modernisation.
Depuis l’annonce de la création de la Fédération sénégalaise de lutte (Fsl), aucun nom féminin n’avait émergé pour se porter candidat. Cette attente est désormais terminée. Ndèye Ndiaye « Tyson », l’icône de Pikine Guinaw Rails surnommée la « Dame de fer », a annoncé officiellement sa candidature à la présidence de la future instance fédérale. Une première dans l’histoire de la lutte sénégalaise. Celle qui a marqué de son empreinte les années 2000, même jusqu’en 2015, à travers des combats spectaculaires et des événements promotionnels d’envergure, ambitionne aujourd’hui de franchir un nouveau cap et d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la lutte sénégalaise. « Si j’ai acquis une notoriété et une crédibilité, c’est grâce à la lutte. Je me suis dit qu’il était temps de rendre à ce sport noble ce qu’il m’a donné. C’est ce qui justifie ma candidature », a-t-elle déclaré avec émotion. Ndèye Ndiaye « Tyson » n’a jamais été une simple spectatrice. Elle rappelle qu’elle est entrée dans l’arène à seulement 14 ans, marquant les esprits par son courage et son style unique. Devenue promotrice, elle a permis à de nombreux jeunes de se révéler. « Certains n’avaient pas de licence et venaient de familles très modestes. J’ai pris en charge leurs frais, organisé leurs combats. Aujourd’hui, je suis fière de les voir réussir, construire leurs maisons et fonder leurs familles », a-t-elle confié.
Au-delà de ses exploits dans l’arène, Ndèye Ndiaye « Tyson » incarne un symbole de persévérance. Son aura dépasse les frontières du Sénégal. « Lors d’un pèlerinage à La Mecque, quelqu’un m’a reconnue et m’a parlé de lutte. Cela prouve que ma notoriété est très grande et que ce sport m’a façonnée », a-t-elle rapporté. Aujourd’hui, son ambition va bien plus loin que son propre parcours. Elle veut moderniser la lutte, l’assainir et la professionnaliser dans les 14 régions du pays. « La lutte est une famille. J’ai eu beaucoup d’homonymes grâce à elle. Je veux que cette discipline soit plus structurée, plus attractive et qu’elle profite à toutes ses composantes », a-t-elle affirmé. Pour cela, Ndèye Ndiaye « Tyson» prépare un programme innovant, pensé pour séduire les acteurs de la discipline et attirer de nouveaux partenaires financiers. Son objectif : rehausser le niveau d’organisation des compétitions, rendre le sport plus compétitif et accroître sa visibilité nationale et internationale. « Tous les acteurs que j’ai rencontrés rêvent de voir la lutte évoluer. Je veux être le visage de ce changement », a-t-elle souhaité.
En se lançant dans la course, Ndèye Ndiaye devient la première femme à briguer la tête de la future Fédération sénégalaise de lutte. Sa candidature incarne une rupture et un espoir pour celles et ceux qui veulent voir « ce sport bien de chez nous » se développer et changer de visage. Il reste désormais à savoir si les acteurs de la lutte, encore largement dominés par les hommes, lui donneront la légitimité nécessaire pour concrétiser ses ambitions.
Abdoulaye DEMBÉLÉ