Entre galops effrénés et sauts d’obstacles, Adja Fatou Banel Ndiaye trouve son équilibre sur la piste du Poney Club de Hann (PCH), un lieu où sa passion pour les chevaux et son amour pour la nature s’entrelacent pour créer une connexion profonde et authentique.
« Le bonheur est un rêve d’enfant réalisé à l’âge adulte », disait Freud. Une citation qui illustre parfaitement la vie d’Adja Fatou Banel Ndiaye. Elle se présente comme une « cavalière d’obstacle » passionnée et professionnelle au Conseil International des Aéroports pour la région Afrique (ACI Afrique) , où elle gère la formation du personnel des aéroports africains. Bientôt la trentaine, cette jeune femme nourrit une passion qu’elle a semée dès l’enfance, une graine d’amour pour les chevaux qu’elle a découverte grâce à une série télévisée, entre 2004 et 2005, alors qu’elle était encore à l’école primaire.
« Ma passion pour l’équitation est née en regardant des télénovelas quand j’étais à l’école primaire », confie-t-elle avec un sourire. « Surtout ‘Les Secrets de famille’, où une jeune fille vivait avec des chevaux en liberté. Ce monde m’a fascinée et m’a poussée à m’y intéresser. » Son amour pour ces animaux s’est renforcé au fil des années, notamment lors de balades à la plage BCEAO de Yoff.
Initiée à l’équitation avec l’Association Sportive des Forces Armées (ASFA) de l’ escadron montée de la Gendarmerie nationale ou elle a passée quelques années, elle se souvient encore de sa première expérience : « J’étais excitée et heureuse, mais je n’ai pas eu peur. ». Depuis maintenant deux ans, elle a rejoint le Poney Club de Hann (PCH), un centre équestre situé dans le parc forestier de Dakar, s’étendant sur deux hectares dans un cadre verdoyant parfaitement adapté pour la pratique équestre.
C’est dans ce lieu qu’elle nourrit aujourd’hui sa passion : entre entraînements et expériences de jumping, elle apprend à être en harmonie avec ses chevaux. Sur une fin de journée, bien dans ses bottes, casque sur la tête, elle se prépare à partir en galop sur le terrain.
Moments magiques au Poney Club de Hann
Dans la douceur du crépuscule, Adja Fatou Banel Ndiaye monte avec aisance Semperen, son cheval blanc. Avec son mètre cinquante-huit, aidée d’un petit escabeau pour atteindre la selle, elle dégage une confiance tranquille. Elle s’élance sur la piste de terre rouge, le vent fouettant ses cheveux, prête à sauter un obstacle.
La coach, une jeune dame blanche, au centre de la piste, supervise chaque mouvement, chaque geste. « C’est un véritable échange », souligne-t-elle. Pour elle, chaque saut représente une parfaite synchronisation avec Semperen. Elle insiste sur l’importance du lien : « Un cheval peut avoir ses humeurs, il faut respecter cela pour rester en harmonie avec lui. »
Elle voit l’équitation comme une école de vie, au-delà d’un simple sport : « C’est l’art de monter à cheval, mais aussi de comprendre, d’observer et de respecter l’animal. On apprend à gérer nos émotions, à bien se positionner, à prendre soin de son cheval. » Selon elle, cette relation authentique est essentielle : « Un cheval, tout comme nous, peut avoir ses humeurs. Il faut savoir attendre et respecter ses besoins. »
Après chaque séance, elle affiche une satisfaction sincère, tout en rappelant que sa passion l’a conduite à acheter son propre cheval, qu’elle a baptisé Bailou De La Suerte. Son nom évoque la fusion de ses origines familiales : Baille, sa mère, et Ousmane, son père et De La Suerte qui signifie la chance en espagnol.
Autour d’elle, au Poney Club, elle partage ces moments d’apprentissage et de camaraderie avec d’autres jeunes cavalières. « C’est plus qu’un simple terrain d’entraînement, c’est un lieu où je développe ma passion et où je me dépasse à chaque saut », confie-t-elle, le regard fixé sur la piste, baignée par la lumière douce d’un soir d’été. Pour Adja, l’équitation dépasse largement le cadre d’un loisir : c’est une véritable philosophie, une aventure intérieure. « C’est un moyen d’évasion qui me permet d’oublier le stress et de me reconnecter avec la nature et les chevaux. » Elle invite tous ceux qui n’ont jamais essayé à franchir le pas : « Une fois qu’on commence, il est difficile de s’en détacher. C’est une expérience qui vous transforme.»
Adja Fatou Banel Ndiaye incarne cette passion ardente qui anime celles et ceux qui vivent pour la liberté, la complicité avec le cheval, et la quête constante d’harmonie. Sur les pistes du Poney Club, elle prouve que parfois, le plus beau voyage commence simplement par un galop sous le soleil couchant, avec pour seule compagnie ses chevaux féeriques.
Cheikh Tidiane NDIAYE