Éliminé en quart de finale de la Ligue des champions par Arsenal, le Real Madrid n’a, cette fois, pas réussi de miracle. Cette nouvelle désillusion, dans une saison aux relents d’échec, met en lumière plusieurs failles dans la gestion tactique de l’équipe – mais pas que..
Face à Arsenal, on aurait cru que les Gunners étaient les habitués de la Ligue des champions, tandis que le Real Madrid semblait jouer les outsiders. Au-delà du score cumulé (5-1 en faveur d’Arsenal sur l’ensemble des deux rencontres), c’est surtout l’impuissance de la Casa Blanca qui a frappé les esprits. L’attaque merengue n’a jamais véritablement inquiété David Raya, le portier londonien. Il aura d’ailleurs fallu une erreur de William Saliba pour que Vinicius sauve l’honneur ce mercredi.
Carlo Ancelotti sur la sellette ?
Bien évidemment, lorsqu’une équipe perd, l’entraîneur est le premier à être pointé du doigt. Et cette saison, un coupable semble tout désigné depuis plusieurs mois au Real Madrid : Carlo Ancelotti. Le technicien italien, malgré ses cinq Ligues des champions (dont trois avec le Real en 2014, 2022 et 2024), est systématiquement cloué au pilori à chaque contre-performance.
Il faut reconnaître qu’il porte une part de responsabilité, puisqu’il est celui qui établit les feuilles de match. Il n’a pas su transcender une équipe qui a enregistré six défaites en Ligue des champions cette saison — un chiffre énorme. À cela s’ajoutent deux lourdes déconvenues face au Barça : un 0-4 en Liga et un 2-5 en finale de la Supercoupe d’Espagne. Les Merengues abordent même avec appréhension les prochaines confrontations face aux Catalans, notamment la finale de la Coupe du Roi le 26 avril et le match retour en Liga le 11 mai.
Des stars, mais pas d’équipe
Ce qui interpelle le plus dans cette équipe, c’est l’absence d’âme. Le Real Madrid a beau compter une constellation de talents, aucune alchimie ne se dégage. Le lien entre un milieu pourtant technique et une attaque, sur le papier impressionnant, semble inexistant. Les « quatre fantastiques » — Bellingham, Rodrygo, Vinicius et Mbappé — n’ont jamais réellement trouvé de synergie pour dominer les débats.
Tout au long de la saison, les individualités ont tour à tour porté l’équipe : Vinicius en début d’exercice, suivi par Bellingham, puis Rodrygo, et enfin Mbappé en 2025. Une statistique résume bien le malaise : lors du match retour contre Arsenal, le Real n’a parcouru que 107,5 kilomètres, contre 116 pour les Gunners. Un manque criant d’intensité.
Un mercato 2025 décisif ?
Le grand manitou du Real Madrid, Florentino Pérez, a forcément identifié les nombreuses faiblesses de l’équipe. D’ailleurs, la presse espagnole a déjà évoqué plusieurs changements majeurs à venir. D’abord, Carlo Ancelotti devrait être remercié. Pour lui succéder, deux noms reviennent avec insistance : Xabi Alonso, actuellement au Bayer Leverkusen, qui serait le choix numéro un, et un certain Jürgen Klopp, aujourd’hui à la tête du projet Red Bull.
Concernant l’effectif, les vieux briscards Luka Modric et Lucas Vázquez, en fin de contrat, ne devraient pas être prolongés. Idem pour Jesús Vallejo. Dani Ceballos, David Alaba et Ferland Mendy ne figureraient plus dans les plans du club. Aurélien Tchouaméni et Eduardo Camavinga, qui conservent une belle cote sur le marché, pourraient être sacrifiés.
Pour compenser, le Real Madrid, qui aurait quasiment finalisé l’arrivée de Trent Alexander-Arnold, garde aussi un œil sur Dean Huijsen, défenseur central espagnol de Bournemouth, pour renforcer la charnière. Au milieu, les noms de Rodri (Manchester City), Martin Zubimendi (Real Sociedad) et Alexis Mac Allister (Liverpool) sont évoqués avec insistance par la presse ibérique.
Vous l’aurez compris : le Real Madrid pourrait frapper très fort sur le marché estival afin d’ouvrir un nouveau cycle et revenir au sommet du football européen.
Oumar Boubacar NDONGO