Le processus d’accélération de la révolution numérique au Sénégal fait face à un lot de défis, dont le premier est l’actualisation du cadre juridique et réglementaire. Avec la régulation, ce cadre est aussi une opportunité pour garantir la concurrence et l’innovation. Pour Aboubacar Sadikh Ndiaye, consultant en stratégie de transformation digitale, il est impératif d’actualiser le cadre légal pour l’adapter aux réalités du numérique, des données et de l’IA, mettre à jour les lois de 2008, garantissant ainsi un environnement propice à l’innovation tout en protégeant les droits des citoyens. Il propose également la mise en œuvre d’une Stratégie nationale cohérente avec les acteurs de l’écosystème, « alignée sur les objectifs du « New Deal Technologique » et du futur plan numérique SN2035 ou SN2050 ». En outre, il recommande la création d’un organe de pilotage pour coordonner les efforts de tous les acteurs impliqués dans cette transformation digitale. Sur le plan des infrastructures, l’expert relève la pertinence de créer un Pki (Public Key Infrastructure) national pour la signature électronique et la dématérialisation. De son côté, Ndiaga Guèye, président de l’Association sénégalaise des utilisateurs des Tics (Assutic) insiste sur trois défis. Il s’agit de la démocratisation de l’accès à l’Internet, la création d’une classe capitaliste nationale qui s’active dans le secteur numérique et afin la prise en charge du défi sécuritaire. Sur ce dernier point, M. Guèye pense que les télécommunications sont une infrastructure stratégique pour tout pays. Et de ce point de vue, l’autorité doit avoir un œil sur ce qui se passe dans ce secteur.
Ibrahima BA