Le groupe de presse français Le Monde est l’une des réussites mondiales dont le modèle est souvent envié. Prestigieux journal papier, il s’impose également comme une référence dans le domaine de la digitalisation, avec un site internet reconnu pour sa qualité. Une délégation du « Soleil » a été reçue en grande pompe par son président et ses plus proches collaborateurs.
« Ce que vous faites en venant nous voir, nous le faisons également en nous rapprochant d’autres médias pour nous inspirer des évolutions dans un secteur en perpétuelle mutation», a déclaré Louis Dreyfus, directeur général du Groupe Le Monde, en accueillant Lamine Niang, directeur général de la Société sénégalaise de presse et de publications «Sspp Le Soleil», et sa délégation, dans leurs locaux à la décoration futuriste situés dans le 13e arrondissement de Paris.
En présence d’Arnaud Aubron, responsable de la Diversification, et de Muriel Godeau, directrice de la Documentation, Louis Dreyfus, qui dirige Le Monde depuis 14 ans, a exprimé sa satisfaction de recevoir « un journal qui compte en Afrique » et qui « a raison de s’ouvrir à la digitalisation ». Le directeur général du « Soleil », accompagné de Bernard Niang, directeur de la Publicité, a partagé son ambition : « Mettre Le Soleil au niveau de ce qui se fait de mieux dans le paysage médiatique ». Pour y parvenir, il a fait du numérique une priorité stratégique. « Depuis ma prise de fonction en juin dernier, notre projet de redressement repose sur l’histoire d’un journal de 54 ans, enrichie par une nouvelle offre éditoriale pour le format papier, mais aussi par une proposition digitale résolument tournée vers l’avenir. Nous venons ainsi de lancer une nouvelle version de notre site internet, avec un kiosque numérique », a-t-il expliqué.
Le modèle du Groupe Le Monde, qui compte aujourd’hui 500 000 abonnés et a réussi en dix ans à devenir « d’abord, un média internet avant d’être un journal papier », a été salué par Lamine Niang comme un exemple à suivre. « Les articles sont conçus pour le site internet avant d’être intégrés au journal papier », a confirmé Arnaud Aubron, chargé de la Diversification des produits du groupe. Pour y parvenir, Le Monde a formé l’ensemble de ses équipes à écrire pour le web et a opéré, entre 2012 et 2024, une fusion complète de ses rédactions papier et web. «Depuis 18 mois, il n’y a plus de distinction. Nous n’avons qu’une seule rédaction composée de 550 journalistes », a précisé Louis Dreyfus.
La délégation du « Soleil » a également évoqué son projet de digitalisation des archives du quotidien national sénégalais, soulignant l’importance de ce travail pour préserver et valoriser ce patrimoine. « Un véritable trésor !», a insisté Lamine Niang. Muriel Godeau, directrice de la Documentation, a partagé l’expérience de Le Monde dans ce domaine, où la numérisation des archives a été une véritable force. « Il est essentiel de numériser les archives pour les intégrer au site internet », a-t-elle suggéré. Les deux journaux ont décidé de mettre en place des passerelles pour collaborer à la fois sur l’éditorial et sur la valorisation des archives.
Moussa DIOP, Envoyé spécial à Paris