ESP : des étudiantes porteuses de projets smart en faveur de l’entreprenariat social

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Elles sont trois jeunes filles dynamiques, enthousiastes et pleines d’idées motivées par un seul désir: changer le fonctionnement des choses au Sénégal, grâce à leur génie créateur et à la technologie. Raki Diallo, Khady Laye Ndiaye et Marème Diop sont des étudiantes à l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) qui portent chacune un projet qui vise à améliorer un pan de la vie des Sénégalais.

Impacter de façon positive la vie des Sénégalais, notamment celle des femmes et des enfants, grâce à la magie des nouvelles technologies, c’est l’ambition que partage Raki Diallo, Khady Laye Ndiaye et Marème Diop. Toutes les trois, élèves à l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), bien que suivant des filières différentes, se réunissent autour d’un espace unique l’Enactus, pour militer en faveur de l’entreprenariat social.

«Nous sommes membres d’Enactus Eps, une organisation à but non lucratif. Nous sommes dans l’entrepreneuriat social. Et dans les zones que nous ciblons, les femmes n’ont même pas accès aux serviettes hygiéniques industrielles. Elles n’ont pas les moyens financiers de s’en procurer donc, elles utilisent des tissus lors de leurs menstrues. Or, cela peut être à l’origine de certaines infections vaginales, par défaut d’hygiène», explique  Raki Diallo, élève ingénieur en 5e année au département Génie informatique et porteuse du projet Shery.

En réalité, poursuit cette jeune étudiante dans la vingtaine, rencontrée lors de la cérémonie d’inauguration de la Forge de leur école, le 26 mars 2024 ; Shery célèbre la résilience et la beauté de la femme africaine. C’est un projet qui lutte contre la précarité menstruelle, en fabriquant des serviettes hygiéniques lavables fait avec du tissu oeko-tex. En fait, oeko-tex est un label écologique pour les produits textiles, garantissant l’absence de substances nocives pour la santé, la peau et l’environnement. Car, souligne Raki, il y a des milliers de jeunes filles qui en souffrent particulièrement, dans certaines zones au Sénégal. «Ces filles n’ont pas accès à des serviettes hygiéniques. On s’est rendu dans ces zones et on a échangé avec ces femmes. C’est un problème que nous voulons résoudre en offrant une serviette hygiénique réutilisable, avec une composition saine, bio, sans colorant, ni produit chimique, idéale pour la santé. Nous avons également une tisane faite à base de plantes locales très efficace contre les douleurs menstruelles», fait-elle savoir avec enthousiasme.

Pour la phase pilote de leur projet, l’étudiante  en 5e année au département Génie informatique de l’Esp renseigne qu’elle l’a démarré avec son équipe dans la commune de Ngayène Sabakh, dans le département de Nioro du Rip, où elles ont également lancé le projet Dimbali et Terrasen, avec l’Ong Enactus. Anciennement SIFE, Enactus est une organisation, créée en 1975 aux États-Unis qui vise à promouvoir le progrès sociétal par l’action entrepreneuriale.

Elle soutient les étudiants des écoles et universités à travers le monde, et fait collaborer les acteurs économiques et académiques. «C’est un projet à impact social et les jeunes dont nous ciblons sont démunies. Donc, l’idéal c’est que chaque individu, organisation ou entreprise puisse parrainer une jeune fille. Pour chaque pack que nous vendons, nous avons une petite marge bénéficiaire que nous utilisons pour continuer et agrandir le projet. On peut utiliser un pack de 12 000 fCfa pendant deux ans», ajoute Raki Diallo.

Terrasen, une initiative pour éradiquer l’insécurité alimentaire

Elève ingénieur en Intelligence artificielle et Big-data en deuxième année de cycle d’ingénierie dans le même établissement de Raki Diallo, Marème Diop, porte de son côté le projet Terrasen. Une initiative qui est une continuité de Dimbali, un projet de production de farine alimentaire à base des fruits de l’arbre dimb (Ndlr : Cordyla pinnata, Garabu dimbeu ou Poirier du Cayor). L’objectif avec Dimbali, est selon Marème de lutter contre la malnutrition dans la région de Kaolack et qui l’a réduit de 17 à 0%. «On s’est dit que lutter contre la malnutrition ne suffit pas. Il faut éradiquer l’insécurité alimentaire. D’où la naissance de Terrasen. Le projet est accès sur 4 volets. D’abord, on va passer à la production et pour cela, on propose deux technologies. C’est-à-dire le micro-jardinage sur table et utiliser du compostage bio pour avoir des produits 100% bio», indique-t-elle.

L’autre volet de Terrasen, concerne la conservation et dans ce sens, Marème et ses condisciples  proposent des technologies telles que des chambres froides, des sacs thermiques, des séchoirs solaires. Après cette étape, ces jeunes entrepreneurs se lancent dans la transformation de certains produits. «Nous transformons la tomate en concentrée. Nous faisons des compotes à base de carottes pour les bébés et de pomme de terre, de mélanges de légumes et de la sauce verte. Nous avons un mécanisme de distribution de produits bruts ou transformés pour qu’ils soient accessibles à tous et vendus dans les supermarchés», confie cette étudiante en Intelligence artificielle.

Lancé en 2023, le projet est implémenté dans la zone rurale, plus précisément dans la région de Kaolack, dans les communes de Ngayène Sabakh et Haffé dans la région de Kaffrine. Maintenant, révèle Marème leur but c’est de le tester en zone urbaine. «On s’est rendue compte que les femmes pour avoir l’accès aux légumes qui ne sont pas déjà bio, elles attendent une semaine avec les marchés hebdomadaires pour quitter Haffé à Kaolack. C’est très loin, et les légumes qu’elles ont, ne sont pas frais. Donc, on leur propose la culture de légumes sur table à la maison. On a eu à faire l’immersion, le ciblage et récemment, en février dernier, le transfert de technologie», renseigne-t-elle.

 Aquatus, une technologie au service de l’aquaponie

Porteuse du projet Aquatus, qui est un projet d’aquaponie initié par les étudiants membre de l’Ong Enactus-Esp, à l’instar de Marème Diop et Raki Diallo; Khady Laye Ndiaye est étudiante en Diplôme d’Ingénieur de Conception (DIC 3), en 5e année au département de Génie civil. Et comme ses deux camarades, cette jeune étudiante s’est lancée dans l’entrepreneuriat social avec son projet Aquatus, démarré en novembre 2023, au service de l’aquaponie. «C’est l’utilisation de la pisciculture et de l’agriculture combinée. Notre touche personnelle à cela, c’est que puisque notre équipe est composée d’ingénieurs en électromécaniques, en génie civil, en chimie et en électronique. Nous sommes en train d’optimiser le système et d’automatiser les choses de telle sorte que cela, cela soit plus smart, plus intelligent, et cela, au reflet de notre école», développe-t-elle avec fierté. Ces étudiants ont, en réalité, inventé des capteurs pour permettent de contrôler à distance le système d’aquaponie. C’est un système d’automatisation qui permet d’avoir en temps réel, toutes les données, les constances, le potentiel hydrogène, le taux d’ammoniac, le niveau de l’eau. On a aussi des applications qu’on a codés pour avoir ces données à distance.

D’après cette polytechnicienne, leur projet va permettre de produire des légumes, mais également, des fruits. «On a également, des poissons qui ont une très forte capacité de reproduction. On pourra avoir jusqu’à 800 alvins annuellement. On pourrait commencer la vente de poissons. Nous partons sur le modèle de tilapia communément appelé «wass». En même temps, on peut commencer la commercialisation de la salade, de la tomate, de la fraise et aussi d’autres dérivés qu’on peut cultiver grâce au système d’aquaponie», enseigne Khady Laye.

Toutefois, comme tous les jeunes entrepreneurs au Sénégal, ces étudiantes relèvent toutes les trois qu’elles font face à des challenges liés notamment à l’accès au financement, à un appui technique, etc. «Nous sommes des étudiants qui voulons résoudre des problèmes sociétaux. On a besoin d’accompagnement technique et financier. On a envie de faire des projets, mais parfois, par faute de moyens, on n’avance pas. On a aussi besoin souvent de mentorat pour mieux voir là où on sera », se désole Raki Diallo. Ainsi, elle trouve que la Forge de leur école qui vient d’être réhabilitée, sera un accélérateur de leurs projets. «Ce sera un espace collaboratif, sain qui va nous permettre de venir travailler et réfléchir sur Shery. On aura également, accès à des mentors, des coaches qui vont nous aider et on espère en même une aide financière pour poursuivre nos projets», se réjouit-elle. Au-delà de ces défis, Marème Diop, révèle aussi qu’en tant que jeunes actives dans l’entreprenariat social entrepreneurs, elles ont besoin de partenaires. «Les partenariats et accompagnement peuvent ne pas être que financiers. On a aussi besoin d’appui technologie, de formation, etc. », notifie-t-elle.

Mariama DIEME 

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