Le secteur des hydrocarbures, clé du développement en Afrique, doit relever plusieurs défis. Selon Mouely Mouanga, expert en contrats pétroliers, l’intelligence artificielle (IA) est désormais essentielle pour mieux gérer les données, renforcer la souveraineté et moderniser la filière. Il s’exprimait à l’occasion de la 3e édition des Akatalks tenue ce samedi 28 juin 2025.
Les données hydrocarbures sont aujourd’hui souvent contrôlées par des sociétés extérieures, ce qui pose la question de la souveraineté des États. Mouely Mouanga insiste sur la nécessité pour les pays africains d’investir dans leurs propres outils d’intelligence artificielle afin d’exploiter leur patrimoine de données, tout en conservant leur souveraineté. « Il faut que nos États aient la volonté, puis investissent dans les outils, et surtout forment des experts capables d’utiliser ces nouvelles technologies », ajoute-t-il.
M. Mouanga, par ailleurs, spécialiste en gestion des contrats pétroliers, a souligné le rôle crucial que peut jouer l’IA dans la valorisation des données du bassin sédimentaire, véritable « fonds de commerce » des pays producteurs de pétrole. « La donnée technique, géologique et économique constitue la base pour attirer et orienter les investissements », explique-t-il.
A en croire le conférencier, la première étape consiste à former des professionnels compétents dans le secteur pétrolier, non seulement pour qu’ils maîtrisent la gestion des contrats, mais aussi pour qu’ils soient capables d’intégrer l’IA dans leur pratique. « La formation doit être multi-niveaux : initier les acteurs à la philosophie du secteur, puis leur apprendre à utiliser les outils d’IA, afin d’assurer une gestion plus souveraine et transparente », recommande-t-il.
Pour l’ensemble du continent, l’IA représente une formidable opportunité d’accroître la maîtrise du secteur des hydrocarbures, d’attirer davantage d’investissements, mais aussi de garantir une gestion plus saine et transparente des ressources naturelles. Elle pourrait également contribuer à rendre le secteur plus innovant, plus respectueux de l’environnement et plus résilient face aux défis mondiaux.
L’expert en contrat pétrolier souligne que, pour l’Afrique, l’avenir passe par la formation et l’investissement dans ces nouvelles technologies. La maîtrise des données et de l’IA pourrait bien devenir un des un des critères déterminants de souveraineté et de développement économique dans le secteur pétrolier.
Cheikh Tidiane Ndiaye