Les données géospatiales devront désormais être accessibles et exploitables en temps réel, non seulement par les communautés virtuelles, mais surtout par les citoyens et entrepreneurs, dans le cadre de leurs activités quotidiennes. C’est ce qu’a affirmé, mardi, Isidore Diouf, Directeur général de Sénégal Numérique SA, à l’occasion du lancement de la plateforme GéoPortail GéoSénégal.
La mise en œuvre d’un plan géomatique à l’échelle nationale est une tâche de longue haleine, qui, selon lui, requiert une organisation « rigoureuse et structurée ». Pour répondre à cet enjeu, rappelle-t-il, le Sénégal s’est doté d’un cadre institutionnel dédié : le Groupe Interinstitutionnel de Concertation et de Coordination (GICC). Créé par décret en 2009, ce dispositif constitue un espace de dialogue, d’orientation et de pilotage des projets liés à la géomatique.
L’objectif ultime du Plan national de Géomatique (PNG) est clair : partager l’information géospatiale, pour mieux diffuser les connaissances et optimiser le développement du territoire. « L’agriculture, l’élevage, l’exploration minière, la santé, l’éducation, l’environnement… tous les secteurs peuvent bénéficier de cette richesse informationnelle. Cela exige toutefois une véritable démocratisation de l’information : un accès facile, fluide et sans interruption », a souligné M. Diouf.
C’est pourquoi, insiste-t-il, les données géospatiales doivent être exploitées en temps réel, non seulement par les experts ou institutions, mais aussi et surtout par les citoyens et entrepreneurs, dans leurs usages quotidiens.
Un socle technologique stratégique
Dans le cadre du déploiement de la plateforme GéoSénégal, Sénégal Numérique SA a mis à disposition son infrastructure technique, afin de garantir les capacités de stockage, de disponibilité et de résilience nécessaires.
« Aujourd’hui, avec le New Deal Technologique, la modernisation du système d’information de l’État n’est plus une option, mais un impératif stratégique », a déclaré le DG de Sénégal Numérique SA.
Dans un monde toujours plus interconnecté, où la transformation numérique devient un levier clé de performance, il est essentiel, selon lui, de doter l’État d’une infrastructure technologique robuste, capable de centraliser, organiser et normaliser les données publiques.
Un système d’entreprise gouvernementale
La mise en place d’une Architecture d’Entreprise Gouvernementale s’impose, d’après Isidore Diouf, comme une étape déterminante de cette transformation. Ce cadre structurant vise à garantir une interopérabilité fluide entre les systèmes d’information, à optimiser la gestion des données, et à appuyer la prise de décision fondée sur des données fiables et harmonisées.
L’un des piliers de cette architecture repose sur les données territoriales, élément essentiel pour la gestion du territoire et le pilotage des politiques publiques. Couplée à d’autres référentiels clés, comme l’identité numérique, cette infrastructure permettra une meilleure coordination entre les administrations et une information géospatiale partagée.
Elle favorisera également la digitalisation des services publics, avec un accès simplifié aux données administratives pour les citoyens et les entreprises. Elle facilitera la planification, le suivi et l’évaluation des projets de développement, tout en renforçant la transparence dans la gestion des ressources publiques.
« En intégrant pleinement les données géospatiales à cette dynamique de transformation numérique, l’État se donne les moyens de bâtir une administration plus agile, plus efficace et plus proche des citoyens », a conclu M. Diouf.
Mariama DIEME