Le continent africain est un pion essentiel dans l’initiative « La Ceinture et la Route », que déroule la République populaire de Chine. Le pays a beaucoup investi dans la réalisation ou la réhabilitation de routes, ports, ponts, aéroports et chemins de fer pour faciliter les échanges avec un continent confronté à un déficit d’infrastructures persistant, qui freine encore sa connexion au commerce mondial.
En 2023, le commerce entre Chinois et Africains a atteint le montant record de 282,1 milliards de dollars. Le géant asiatique a exporté vers le continent pour 148,367 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 29,9 % par rapport à 2022. Ses importations en provenance de l’Afrique ont atteint, pendant la période sous revue, 105,9 milliards de dollars (en hausse de 43,7 %), selon un diplomate chinois à la retraite. Dans le cadre de la coopération entre « l’Initiative la Ceinture et la Route » et « l’Agenda 2063 » de l’Union africaine, l’accent est mis sur la priorité donnée au développement des infrastructures et de l’interconnexion, ainsi que sur la coopération en matière d’investissements, de chaînes de production et d’approvisionnement. La coopération scientifique et le partage des connaissances sont également en marche : les universités chinoises accueillent 50.000 étudiants africains, bénéficiant pour la plupart de bourses offertes par Pékin. Le partenariat implique également l’accélération de la modernisation de l’agriculture africaine et le transfert de technologies, la réduction de la pauvreté, le développement rural, la sécurité alimentaire… Pékin soutient prioritairement l’industrialisation du continent, la production et l’accès à l’énergie, sans oublier le commerce, l’économie numérique et l’accès au financement.
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Depuis le 18ᵉ congrès du Parti communiste chinois en 2012, l’aide chinoise est élargie et approfondie avec « les Nouvelles routes de la soie ». Ainsi, de 2018 à 2022, le montant de l’aide multiforme s’élève à 1.000 milliards de yuans. Les résultats sont au rendez-vous. Selon l’expert chinois, le montant du commerce sino-africain, qui était de 10,6 milliards de dollars en 2000, a été multiplié par 20 en 2019, atteignant ainsi 208,7 milliards de dollars.
Les investissements chinois dédiés s’élèvent à 49,1 milliards de dollars. Dans cette politique infrastructurelle, les routes construites en Afrique s’étendent sur plus de 6.000 km ; une vingtaine de ports a été réalisée, ainsi que plus de 80 installations électriques d’envergure, 45 stades, 130 hôpitaux et centres de soins, plus de 170 écoles, etc. : autant de réalisations à mettre à l’actif du partenariat sino-africain. Il y a aussi la coopération scientifique et le partage des connaissances. La Chine appuie les pays africains dans la création de zones économiques spéciales et de bases industrielles, mais aussi dans la formation.
De nos envoyés spéciaux en Chine, Malick CISS et Oumar KANDE