Après plusieurs années de lutte syndicale, le décret instaurant la réversion de la pension des enseignants-chercheurs et chercheurs a été signé le 7 mars 2025, renseigne le SAES dans un communiqué de ce 9 mars.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) félicite de cette victoire et rappelle que la revalorisation de la pension de retraite des enseignants-chercheurs et chercheurs des universités publiques sénégalaises repose sur l’accord historique signé avec le gouvernement le 15 mars 2018.
Cet accord, concrétisé par le décret n°2020-1788 du 23 septembre 2020, avait établi un taux de remplacement de 85 % du dernier salaire net. Cette amélioration a été rendue possible grâce aux efforts des enseignants eux-mêmes, qui ont accepté plusieurs réformes :
• Élargissement de l’assiette de calcul des droits de retraite, notamment en intégrant l’indemnité spéciale recherche/formation (ISRE) dans la cotisation et en supprimant l’écrêtement des pensions.
• Mise en place d’un régime complémentaire, avec un taux de cotisation de 6 % partagé entre l’État (3,6 %) et l’enseignant (2,4 %).
• Augmentation de la charge de travail de 20 %, sans compensation immédiate, mais avec un report sous forme d’allocation spéciale de retraite.
À ce titre, le SAES souligne que cette pension améliorée n’est pas un privilège, mais « un dû et non un don de l’État aux enseignants-chercheurs et chercheurs ».
Depuis 2020, un vide juridique empêchait la réversion de la pension aux ayants droit des enseignants-chercheurs décédés. Alors que les autres fonctionnaires bénéficiaient d’une pension réversible (50 % pour le conjoint survivant, 10 % pour les enfants de moins de 21 ans), les familles des enseignants-chercheurs ne percevaient que 13 % du salaire net, un montant basé sur l’ancien système de retraite, sans prise en compte des nouvelles cotisations et de la charge de travail supplémentaire.
Face à cette injustice, le protocole d’accord du 6 janvier 2023 prévoyait la correction de cette anomalie, mais l’application tardait. Un premier décret modifiant le texte de 2020 a bien été adopté en Conseil des ministres du 28 février 2024, mais il est ensuite devenu « introuvable », selon le communiqué du SAES.
En octobre 2024, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) a confirmé que « en accord avec le gouvernement, a entrepris de réintroduire le décret, objet de la revendication, dans le circuit d’adoption des textes administratifs, dans les mêmes termes contenus dans l’accord signé entre le SAES et l’ancien régime ».
Ce nouveau texte intègre la réversion aux ayants droit et la prime de recherche dans la liquidation de la pension. Il impose également la régularisation des cotisations pour les enseignants en service détaché avant qu’ils ne puissent prétendre à cette allocation.