Face au chômage, à la précarité et à la dépendance économique persistante, Nexten Summit 2025 entend faire de Dakar un véritable laboratoire de solutions concrètes. Pendant trois jours (3-5 décembre 2025), la capitale réunira startups, investisseurs et acteurs publics pour repenser le développement à travers la technologie, l’innovation locale.
Du 3 au 5 décembre 2025, Dakar va accueillir la prochaine édition du Nexten Summit, un rendez-vous technologique de portée mondiale. Cet événement d’envergure réunira plus de 5000 participants venus des quatre coins du globe ainsi qu’une centaine de startups innovantes prêtes à présenter leurs solutions, leurs produits et leur vision de l’avenir digital. L’initiative, née d’une volonté de catalyser l’investissement technologique dans les villes du monde entier, pose, cette année, ses valises à Dakar avec comme ambition principale de faire du continent africain un acteur majeur de la transformation numérique globale.
Hier, en conférence de presse, les organisateurs ont souligné l’importance stratégique de ce sommet pour l’Afrique, plus particulièrement pour les marchés émergents. En effet, au-delà des expositions et des panels, Nexten Summit se veut un espace de réflexion, de collaboration et d’action où décideurs politiques, investisseurs, entreprises technologiques, incubateurs et porteurs de projets pourront se rencontrer, échanger et poser les bases de partenariats durables.
Pour Madou Sylla, secrétaire général du Nexten Summit, il ne s’agit pas simplement d’un événement de plus. « C’est un laboratoire vivant de solutions concrètes. Ici, les projets sont financés, les alliances se forment et les produits sont lancés. Le Sénégal n’a pas besoin de discours, il a besoin d’actions », a-t-il lancé. M. Sylla a, à cet égard, dressé un portrait sans complaisance de la situation socioéconomique actuelle du Sénégal.
À l’en croire, le pays traverse une période très difficile, marquée par des freins structurels profonds. Le taux de chômage officiel, a-t-il rappelé, est estimé à 22 %, mais en réalité, près de la moitié de la population active est au chômage ou en sous-emploi et 75 % des emplois sont informels, sans sécurité sociale ni stabilité. Selon lui, le taux de pauvreté multidimensionnelle a atteint 38 % et l’économie reste fortement dépendante des importations. « Le Sénégal n’exporte presque rien et plus de 80 % de ce que nous consommons vient de l’extérieur. L’investissement direct étranger tourne autour d’un milliard dollars ; ce qui est insuffisant », a déploré le Sg du Nexten Summit.
Partant de ce constat, Madou Sylla a appelé à un changement de paradigme économique. De plus, parmi les temps forts annoncés, le lancement de la plateforme Next Step, dédiée à la tokenisation des projets (moyen pour les entreprises de protéger les données sensibles), devrait retenir l’attention. Grâce à une base de 300.000 petits investisseurs mobilisés dans le monde, cette solution innovante vise à faciliter le financement direct des projets sénégalais, qu’ils soient publics ou privés.
Pathé NIANG