Yacine Sarr, entrepreneure sénégalaise spécialisée en informatique, s’est vue décerner le prestigieux Prix Africain Nana Anè XV de l’Excellence Féminine lors du Salon International de l’Entrepreneuriat Féminin (SIEF) 2025 à Lomé. Cette distinction salue son travail exceptionnel dans le secteur de la santé, où elle s’impose comme une pionnière de la transformation numérique en Afrique.
C’est son projet, WER (E-Santé WER), une plateforme de santé numérique révolutionnaire, qui a conquis le jury du SIEF. Conçue pour centraliser les dossiers médicaux des patients et permettre le préfinancement des soins, cette solution novatrice allie dossiers médicaux numérisés et intelligence artificielle. Elle vise à améliorer l’accès aux soins de santé au Sénégal, en particulier pour les populations les plus vulnérables.
Le succès de WER témoigne non seulement de l’ingéniosité technique de Yacine Sarr, mais aussi de son engagement à promouvoir l’autonomisation des femmes dans le secteur technologique. En effet, sur près de 400 projets soumis à l’appel à candidatures, 167 ont été présélectionnés, et le Sénégal a brillé avec 19 finalistes, dont Yacine Sarr, Joséphine Ndour (PHINABIO) et Gracé Diop (SATDIUM360).
Après une formation en informatique à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, Yacine Sarr, programmeuse et architecte de systèmes de formation, a débuté sa carrière dans de grandes agences. En 2023, elle se lance dans l’entrepreneuriat en fondant Fiditech, une entreprise de solutions numériques. C’est sa passion pour le secteur de la santé qui la pousse à créer la plateforme WER, un projet qui répond, selon elle, à « un besoin urgent de rendre les soins de santé accessibles à tous ».
Malgré cette consécration, Yacine Sarr fait face à d’importants défis. Le principal obstacle est le système de santé traditionnel sénégalais, souvent hermétique aux solutions numériques. De plus, le financement reste un enjeu majeur pour le déploiement national de la plateforme. Bien que le projet ait été lancé grâce à ses fonds propres et à des subventions issues de compétitions, des investissements supplémentaires sont nécessaires pour maximiser son impact.
Cheikh Tidiane Ndiaye