Le Premier ministre a réceptionné jeudi du matériel de déminage acquis par le Centre national d’action antimines au Sénégal (Cnams). Il s’agit de deux appareils de dernière génération qui ont été acquis dans le cadre du Programme de développement économique et social financé par un don d’environ 2 milliards de francs CFA du Japon.
Le chef du gouvernement, Ousmane Sonko, a présidé jeudi la cérémonie de réception de matériel acquis par le Centre national d’action antimines du Sénégal dans le cadre du Programme de développement économique et social financé par un don de 460 millions de yens équivalant à environ 2 milliards de francs CFA du gouvernement du Japon.
« Ces machines de dernière génération, les plus performantes actuellement utilisées dans le monde pour la dépollution des terres, en conformité avec les normes de déminage humanitaire, vont assurément apporter un coup d’accélérateur décisif dans le nettoyage de la contamination de la Casamance par les engins explosifs », a affirmé le Premier ministre.
D’après lui, c’est une contribution qui traduit la grande amitié du peuple japonais à l’endroit du Sénégal. En attendant une deuxième livraison d’autres équipements qui seront eux utilisés pour la construction d’infrastructures de base dans les localités déminées, il estime que le Japon a déjà montré d’excellentes dispositions à les accompagner jusqu’à l’élimination complète de toutes les mines antipersonnelles et restes de guerre de la région sud du Sénégal.
Une action qui renforce l’expertise nationale dans le déminage de la Casamance
« Vous avez facilité et soutenu l’implication prochaine du service japonais de lutte contre les mines, dans le déminage humanitaire de la case masse. Cette action ne vient pas, comme le feraient bien d’autres organismes, faire le travail à notre place, mais plutôt partager ses compétences et son expérience avec nous, renforçant ainsi les capacités de notre expertise nationale dans le déminage de la Casamance », a-t-il ajouté.
Ainsi, le Premier ministre Ousmane Sonko a signalé que le gouvernement du Sénégal envisage d’acquérir, par ses propres moyens budgétaires, d’autres appareils du même type pour renforcer les capacités dans le déminage ou l’accélérer même.
« Dans le cadre du plan Diomaye pour la Casamance, notre priorité demeure le retour des populations, mais dans des conditions qui leur permettent de vivre en sécurité, mais surtout de travailler dans leurs localités. Puisque ce sont des populations majoritairement agricoles. Cet accompagnement contribuera à rendre aux populations leurs terres, ce bien fondamental sans lequel il ne peut y avoir ni sécurité, ni dignité, ni développement », a-t-il relevé.
Sur ce, il a rappelé que, conformément aux orientations du chef de l’État, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dans le plan Diomaye pour la Casamance, l’accélération du déminage de la Casamance est une priorité de son gouvernement.
Mettre fin aux souffrances causées par les engins explosifs dans le sud
Ce dernier doit dans ce sens mettre un terme définitif aux souffrances causées par les engins explosifs, rétablir les conditions pour un retour des personnes déplacées dans toutes les zones jadis contaminées. Mais aussi faire jouer à cette région un rôle majeur dans la matérialisation des pôles territoriaux destinés à exploiter et mettre en valeur les potentialités nationales.
« À ce titre, votre geste de portée humanitaire nous permet de respecter nos engagements vis-à-vis de la communauté internationale dans le cadre de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines anti-personnel et sur leur destruction », a renchéri Ousmane Sonko.
Pour sa part, l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Takeshi Akamatsu, a souligné qu’en apportant leur soutien à cet « effort crucial », son pays espère « non seulement améliorer » la sécurité des populations locales, mais aussi « créer un environnement propice » à la reconstruction économique et sociale de cette région.
« Cette contribution ne vise pas simplement à soutenir les efforts de déminage en Casamance, mais aussi à poursuivre également un objectif plus large, celui du développement des capacités nationales du Sénégal dans le domaine de l’action contre les mines », a-t-il soutenu.
Mariama DIEME