Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’avenir de notre pays dépend du numérique. Un rapport e-Conomy Africa de Google et de la Société financière internationale (Ifc) avait relevé en 2020, que l’économie numérique en Afrique pourrait représenter 5,2 % du Pib du continent à l’horizon 2025, soit un peu plus de 180 milliards de dollars. Ce montant ajoutait-il, pourrait atteindre 712 milliards de dollars à l’horizon 2050. Aujourd’hui, pour assurer le développement du Sénégal, l’Etat est presque tenu d’investir dans ce secteur. Face à la vitesse vertigineuse des innovations technologiques, notre pays a besoin d’une politique de transformation digitale inclusive. Laquelle permet de toucher toutes les couches du pays et d’assurer une couverture complète du territoire national. Seulement, pour y arriver, le premier palier à franchir constitue l’accès aux technologies, aux infrastructures, mais aussi à une connexion de qualité à moindre coût. Il faut rappeler que le Sénégal est encore confronté à un très grand déficit d’infrastructures numériques qu’il convient de combler.
Si les stratégies numériques mises en place depuis des années n’ont pas répondu aux attentes, il ne faut surtout pas se désespérer. « Rome ne s’est pas fait en seul jour ». Et les grands projets prennent du temps pour avoir un impact réel sur la vie des concitoyens. La stratégie Sénégal numérique (SN2025), lancée en 2016, n’a au finish enregistré qu’un faible taux d’exécution de 19%. Aujourd’hui, le « New Deal Technologique » a été conçu pour assurer la transformation numérique du Sénégal. Il a été construit sur les avatars de la SN 2025, qui a montré ses limites.
Le chantier est immense au regard du besoin en termes de financement, de formation et d’infrastructures. Mais le caractère inclusif du projet devrait être une garantie pour sa réussite.
Cependant, il faut d’abord bâtir un cadre solide et attractif pour accompagner la démocratisation des services des télécommunications. Pour réussir la transformation numérique, l’État doit aussi travailler à la formation des professionnels du secteur pour avoir en permanence un grenier de ressources humaines de qualité, dans un contexte où les innovations technologiques ne cessent d’évoluer. Et comme le soutient l’expert Aboubacar Sadikh Ndiaye, il est important d’aller vers un vaste programme de formation et de sensibilisation aux métiers du numérique, de la donnée, mais également de l’intelligence artificielle (IA). Le Sénégal a encore besoin d’un nombre critique de spécialistes de big data pour prétendre jouer des coudes avec des pays comme l’Afrique du Sud, le Maroc ou l’Egypte. Des pays réputés pour leurs performances en termes d’infrastructures numériques, d’accès à Internet et d’administration électronique.
Enfin, l’éducation numérique est également un mécanisme important pour réussir l’inclusion numérique.
Par Ibrahima BA