Le syndicat d’enseignants américain AFT a dévoilé mardi un partenariat avec les géants de l’intelligence artificielle (IA) Microsoft, OpenAI et Anthropic pour mettre au point un programme de formation destiné à mieux maîtriser l’utilisation de l’IA dans la classe et en dehors.
« Les professeurs font face à de gros défis, notamment la façon de gérer l’IA avec discernement, de façon éthique et sûre », a déclaré Randi Weingarten, présidente de la Fédération américaine des professeurs (AFT) lors d’une conférence de presse.
« En l’absence de règles et de garde-fous au niveau fédéral », « nous collaborons avec ces partenaires pour qu’ils comprennent cet engagement envers nos élèves », a expliqué la responsable du syndicat, qui compte 1,8 million de membres aux Etats-Unis, de la maternelle au secondaire.
Microsoft (12,5 millions de dollars), OpenAI (10 millions) et Anthropic (500.000 dollars) vont investir 23 millions de dollars au total dans la création d’un centre de formation à New York pour accompagner les enseignants dans leur apprentissage de l’IA générative.
Ce projet sur cinq ans ne vise pas à développer de nouvelles interfaces d’intelligence artificielle, mais à familiariser les professeurs avec la palette existante.
Pour Randi Weingarten, il s’agit aussi d’établir « un dialogue sur la manière d’améliorer ces outils et s’assurer que ce sont bien des humains, et non des machines, qui assurent l’éducation » des élèves.
L’Académie nationale pour l’enseignement de l’IA débutera son programme de formation à l’automne et ambitionne d’accueillir 400.000 personnes sur cinq ans, mais des personnels de Microsoft participent déjà à une session de mise à niveau technologique cette semaine.
Parmi les membres affiliés à l’AFT figure l’UFT (United Federation of Teachers), syndicat qui représente environ 200.000 professeurs de New York. L’AFT est le deuxième syndicat enseignant américain derrière l’Association nationale de l’éducation (National Education Association) et ses trois millions de membres.
« Nous voulons dire aux enseignants qu’ils auront désormais un endroit à eux pour venir apprendre, créer et comprendre comment domestiquer ces outils pour améliorer leur classe », a avancé le responsable des affaires publiques de Microsoft aux Etats-Unis, Gerry Petrella, lors du point de presse.
Le président de l’UFT, Michael Mulgrew, a fait un parallèle entre l’IA et les réseaux sociaux, qui suscitaient de l’enthousiasme à leur lancement et se sont révélés être un « désastre », selon lui.
« Nous sommes sceptiques », a-t-il dit, « mais nous avons aussi espoir. (…) Nous voulons faire en sorte que cette technologie soit bénéfique pour les enfants de ce pays et pour ceux qui consacrent leur vie à les aider. »
AFP