La campagne électorale est un moment de grande séduction. L’homme politique qui cherche à convaincre les électeurs à porter leur choix sur lui n’est pas avare en artifices pour entrer dans leur cœur. Comme Dom Juan et son valet Sganarelle qui promettaient le mariage aux paysannes avant de les délaisser et de fuir dans la forêt, il ne faut pas trop s’attacher aux perles qu’ils enfilent pour plaire.
Tout, chez eux, est surjoué. Sourires mécaniques et passe-partout, pas de danse endiablés, mains tendues rapidement aseptisées, câlins calculés et œillades empruntées. Comme le nouveau dentifrice qui arrive sur un marché déjà saturé, il leur faut vanter à outrance leurs qualités et s’inventer de nouvelles postures. Ils veulent faire fondre les cœurs comme la guimauve fond dans la bouche.
Regardez-les pendant cette campagne. Chacun veut attendrir l’électorat en s’affichant avec des enfants. L’attitude des enfants avec les adultes, dit-on, révèle ce qu’ils ont dans le cœur. Le problème avec les mômes, c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre. Sur certaines photos, l’enfant porté ostensiblement par le candidat semble lui dire : « rends-moi à ma maman grand trompeur ! »
Retrouvez ce billet, ainsi que l’actualité de la campagne des Législatives, dans l’édition du Le Soleil du jeudi 31 octobre et vendredi 1er novembre 2024
Par Sidy DIOP