Les Forces de défense et de sécurité (Fds) ont joué leur partition dans le bon déroulement du scrutin du 17 novembre dernier. Des militaires ont été, comme à l’accoutumée, engagés pour compléter le dispositif de la police et de la gendarmerie nationales.
Ces derniers, déployés depuis le 14 novembre dans des zones urbaines et rurales, ont commencé leur désengagement au soir du scrutin, à la fermeture des bureaux de vote. Nombreux sont les citoyens qui ont pu voir, le jour du vote, d’importants moyens humains et matériels mobilisés pour assurer un scrutin apaisé. Il fallait que l’électeur montre patte blanche, en exhibant sa pièce d’identité et carte d’électeur aux policiers, pour accéder à son centre. Ces derniers veillaient également à disperser les groupes qui se formaient tout en maintenant l’ordre indispensable au bon déroulement des opérations.
La forte mobilisation des forces de police et leur détermination sont à l’aune de la descente sur le terrain du directeur général de la Police nationale, Mame Seydou Ndour, qui a fait irruption dans un centre de vote à Grand Yoff pour constater de la bonne conduite de ses hommes. Une présence qui rassure et qui démontre l’attachement des forces de police au maintien de l’ordre. La gendarmerie n’a pas été en reste avec la mobilisation de 9848 hommes déployés sur l’ensemble du territoire national, de deux unités Garsi, un Swat, 24 sections du Gign et 9 équipes de drones, selon une note de la Division de la communication de la gendarmerie. À ce dispositif, s’ajoutent 944 moyens roulants, dont 748 véhicules légers, 121 Vans, 56 poids lourds et 19 engins blindés. Le tout aidant à couvrir 1092 lieux de vote composés de 3589 bureaux de vote. Ainsi, nos Forces de défense et de sécurité ont, encore une fois, démontré leur caractère républicain et se sont mises au service de la Nation. Un dispositif sécuritaire qui tranche bien avec la violence notée durant la campagne électorale. Une violence physique et verbale irradiée par certains leaders politiques tout comme des militants.
La violence a toujours accompagné les joutes électorales, mais la particularité qu’elle a revêtue pour ces élections anticipées est qu’elle a viré à l’inimitié entre certains leaders politiques qui n’ont pas été à la hauteur de ce qui est attendu d’eux. Les échanges de propos aigres n’ont pas été à la hauteur de la démocratie et de la maturité des Sénégalais qui ne se sont pas laissés, dans leur grande majorité, entrainer par cette violence synonyme de destruction, d’anéantissement. Il est d’ailleurs heureux que la démocratie sénégalaise s’en sorte ragaillardie avec les félicitations des vaincus aux gagnants. Comme il est de coutume, pourrait-on dire. L’on pourrait être tenté de convoquer le génie sénégalais qui nous permet encore de dépasser nos contradictions dans les moments les plus sombres. On retient également une autre violence verbale, très pernicieuse et assumée, qui fait son entrée dans le quotidien sénégalais avec des politiques qui prônent la xénophobie et le racisme dans un pays ou les envois de ses migrants font des entrées de devises importantes.:
Ils se chiffraient à plus de 2,6 milliards de dollars (soit 1600 milliards de FCfa) en 2021, selon le rapport de la Banque mondiale intitulé « Migration and Development report ». Un discours hallucinant eu égard au fait que la diaspora sénégalaise est établie aux quatre coins du monde. Tout comme il démontre la méconnaissance de certains qui prônent l’interdiction de séjour chez nous de certaines populations de pays frères et amis de l’ouest africain pour qui la libre circulation des personnes et des biens est consacrée par les règlements communautaires de la Cedeao. L’autre enseignement à lire des propositions de coalitions et listes ayant participé aux législatives est l’absence de discours sur la défense et la sécurité à l’heure des conflits asymétriques et à la faillite de certains États limitrophes qui n’ont plus les moyens d’assurer leur propre sécurité. D’autant plus que nos frontières sont poreuses. Le débat sur la sécurité intérieure ne s’est pas également fait entendre, pour que les dispositions nécessaires puissent être prises pour son effectivité.
Par Ibrahima Khaliloullah NDIAYE