Ville d’accueil du Prophète Mohamed en 622 (hégire) et située à environ 450 km de La Mecque, Médine tire son nom actuel du Sceau des Prophètes, Mohamed ibn Abdallah (Psl). Il repose dans la grande mosquée qui enveloppe sa maison (Rawdah), en compagnie de deux de ses plus illustres et fidèles compagnons : Abu Bakr et Omar. Comme Médine, La Mecque renferme également d’importants sites du culte musulman.
Contrairement à La Mecque, Médine est une ville au relief plat. La mosquée du Prophète (Psl) est l’âme de la ville par son immensité, son gigantisme et son symbolisme. « Elle s’étend sur 400.000 m2 », confie le premier traducteur pour les francophones, Mehdi Bilal. Et pourtant, son extension se poursuit. Le Serviteur des deux Saintes Mosquées, le Roi Salman, et le Prince héritier ne cessent de travailler à mettre les fidèles dans de meilleures conditions, la ville, comme La Mecque ne cessant d’accueillir de plus en plus de fidèles au fil de l’année. Dans ce lot, ce sont les Asiatiques qui sont les plus en vue. Notamment les Indonésiens, leur pays étant le premier pays musulman par sa population.
Avec ses nombreux minarets et un dôme vert surmontant le tombeau de l’Envoyé de Dieu, cette mosquée est celle qui attire le plus dans cette cité. À chaque appel du muezzin, tous y convergent. Quoi de plus normal ? La mosquée n’abrite-t-elle pas la meilleure des créatures, le Prophète Mohamed (Psl), mais aussi des deux illustres compagnons, Abu Bakr et Omar Ibn el Khatab ? L’œuvre d’art est à la dimension de l’Homme, le Prophète Mohamed (Psl), dont Lamartine et tant d’autres grands penseurs occidentaux ont vanté les mérites. On ne peut compter le nombre de pylônes de cette mosquée.
Du bas des pylônes de l’intérieur, sort l’air conditionné. L’intérieur de la mosquée compte deux parties : l’ancienne, œuvre principale du Prophète et ses successeurs, et la moderne, œuvre des Saoud. Tous les fidèles cherchent à prier dans la première partie où les tapis sont différents de ceux des autres parties. Elle abrite également les mausolées du Sceau des Prophètes. À ses côtés, Abu Bakr et Omar. C’est la « Rawdah », où les invités sénégalais du Roi, dont votre serviteur et son Directeur général, Lamine Niang, ont eu la chance d’y prier. Toutefois, il fallait bénéficier d’un code d’entrée appelé « permis pour la Rawdah ». Ce qui leur avait été fourni auparavant. Ce qui frappe également, ce sont l’immensité, la propreté et la beauté remarquable de l’esplanade de cette mosquée de Médine. Les parasols montés sur des pylônes se rétrécissent et s’étalent comme les ailes d’un paon selon le temps qu’il fait. Un spectacle féérique. Cimetière des martyrs d’Uhud Site incontournable parmi les nombreux endroits visités par les pèlerins, le cimetière des martyrs d’Uhud a reçu la visite des invités sénégalais. Objectifs : prier pour eux. Parmi ces martyrs, l’oncle du Prophète Mohamed (Psl), Hamza.
Revenant sur les vertus et bienfaits de la visite aux martyrs d’Uhud, notre guide de donner les recommandations suivantes : suivre l’exemple du Prophète ; méditer sur la mort, du fait que le visiteur se retrouvera dans une situation similaire dans un avenir proche. Cette visite l’encourage donc à améliorer ses actions, à s’éloigner des péchés et à adorer son Seigneur de la meilleure manière possible. Il s’agit aussi et surtout de faire des invocations (Du’a) pour les compagnons du Prophète (Qu’Allah soit satisfait d’eux) et pour les musulmans décédés. Non sans rappeler que les défunts profitent des invocations des vivants demandant à Allah de leur accorder Sa miséricorde et Son pardon. Des recommandations bien suivies par les Sénégalais et des moments également immortalisés.
Quba, la première mosquée de l’Islam
Après la grande mosquée de Médine, celle de Quba ou Masdjid Quba (mosquée de Quba), la première de l’Islam à Médine est la plus visitée de la ville. Elle se situe sur la Quba road (rue Quba) qui compte également des oasis et jardins maraîchers. L’affluence ne connaît point de répit dans cette grande mosquée blanche. « C’est la première mosquée de l’Islam. Effectuer ici deux rakaas équivaut à la Oumra. Le Prophète y priait tous les samedis », a informé le guide. « C’est donc une bénédiction qu’on soit là ce samedi, heureuse coïncidence », dit le Dg du « Soleil », Lamine Niang. Ici également, les invités du Roi ont eu le privilège d’y effectuer les deux rakaas, après une visite à l’imprimerie du Coran.
Le complexe du Roi Fahd pour l’impression du Coran
Le complexe du Roi Fahd pour l’impression du Coran « Mujama Malik Fahd en arabe » est une imprimerie consacrée à l’impression et à l’enregistrement des récitations du Saint Coran. Il a été inauguré par le Roi Fahd ben Abdelaziz Al Saoud en 1984 à Médine. Ce gigantesque complexe d’impression du Saint Coran « fait de la production, l’enregistrement, la traduction ainsi que la recherche scientifique », explique Amirouche, deuxième traducteur pour les francophones. Plusieurs comités y sont également dénombrés. Entre autres, le comité scientifique de la révision de la traduction du Saint Coran, le centre des études coraniques et le centre de traduction. Vingt millions de copies y sortent par an dans 77 langues. Il offre des cadeaux spéciaux issus de sa production annuelle aux pèlerins du Hadj et de la Oumra venus de l’extérieur du Royaume. Il imprime 20 millions d’exemplaires de Coran dans 77 langues locales et internationales gratuitement distribués dans 200 pays. En outre, il protège les manuscrits coraniques et propose même des versions du Coran en braille pour les malvoyants.*
L’Usine de la Kiswa
La ville sainte de La Mecque abrite d’importants sites peu connus de nombreux fidèles. Parmi ceux-ci, l’atelier de fabrication de la Kiswa (l’étoffe noire qui couvre la sainte Kaaba, l’édifice sacré en pierre situé au centre de la Grande mosquée de La Mecque et qui est considéré comme le centre physique de l’Islam est appelé « la Maison de Dieu ») ou Dar al-Kiswa (maison de la Kiswa). Il regroupe artisans, tisserands et brodeurs. Le travail se fait de façon artisanale (tissu comme écritures) avant de passer à la machine. L’atelier compte trois compartiments. C’est dans les deux premiers que les artistes montrent tout leur art. Tout est fait à la main. Des mains expertes alliées à des compétences avérées pour faire sortir, au bout d’une année, le grand tissu devant couvrir la Kaaba. « Ces ateliers ne font que ce tissu, rien d’autre.
Une fois prêt, l’on change l’ancien qui est souvent découpé en petits morceaux offerts aux invités de marque. Le changement au niveau de la Kaaba se fait généralement le jour d’Arafat. En ce moment, il y a moins de monde à La Mecque », nous confie l’un de nos guides. Des propos confirmés par un document. En effet, chaque année, « la Kiswa est enlevée et la Kaaba est drapée dans une nouvelle étoffe le 9e jour du mois de Dhu al Hijah, le jour où les pèlerins partent pour les plaines du mont Arafat pendant le Hajj, le pèlerinage islamique annuel à La Mecque », lit-on dans le document. Selon toujours la même source, « l’ancienne Kiswa, après avoir été enlevée est coupée en petits morceaux et donnée à certaines personnes, dignitaires, musées et organisations ». Et c’est le troisième compartiment qui renferme les machines pour la finition. La Kiswa est en pure soie blanche, teintée en noir et brodée d’or et d’argent. Dans cet atelier, l’on est tout simplement subjugué par le talent des artisans, tisserands et brodeurs. Tout est simplement sublime dans cet endroit.
Par Daouda MANE