Dakar abrite du 5 au 8 avril, le sommet annuel de la recherche clinique. Le thème de la rencontre est : « Embrasser l’Afrique et la recherche clinique mondiale : une entreprise en développement ». Les participants réfléchissent sur la dépendance pharmaceutique de leur pays.
Le Sénégal compte réduire de moitié sa dépendance pharmaceutique avec la mise en circulation, à l’horizon 2035, de 70 médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle. L’information été donnée par le professeur Serigne Omar Sarr, directeur de l’Homologation et de la Sériation des produits médicaux et autres produits de santé à l’Agence sénégalaise de règlementation pharmaceutique (Arp). Il s’exprimait en marge de la 6e édition du Sommet africain de la recherche clinique, qui se tient, à Dakar, du 5 au 8 mai 2025. Il a souligné que l’indépendance de la recherche doit être sous-tendue par la patience, l’innovation et le respect des dispositions règlementaires. « Cette rencontre qui réunit des chercheurs, des cliniciens, des représentants de l’industrie pharmaceutique, ainsi que des régulateurs est une occasion de partager les défis afin de faire progresser la recherche clinique en Afrique et relever sa place dans l’écosystème mondial de la santé », a déclaré M Sarr.
Selon lui, la recherche clinique, au-delà de ses vertus scientifiques, est un levier stratégique pour améliorer l’accès aux médicaments, développer des traitements adaptés et garantir une souveraineté sanitaire. Serigne Omar Sarr a aussi attiré l’attention sur le fait que moins de 2,5 % des essais cliniques mondiaux sont conduits en Afrique, ce qui représente un décalage important en rapport avec son taux de 4% de charge de morbidité élevée. « Dans cette perspective, l’Afrique doit rattraper son retard en proposant des solutions innovantes fondées sur une reconnaissance de ses valeurs traditionnelles et la valorisation de notre capital humain », a indiqué le représentant de l’Arp.
À son avis, l’Arp qui est classée au niveau de Maturité 3 par l’Organisation mondiale de la santé(Oms), ambitionne de réduire de moitié sa dépendance pharmaceutique en produisant des médicaments et des vaccins contre les maladies épidémiques. Selon Dr Elisabeth Liyong Diallo, Pdg et fondatrice de la firme de recherche clinique Likak Research, ce sommet est d’autant plus important que tout médicament avant d’être prescrit au malade doit suivre un protocole de recherche clinique. « Avec 17,5 % de la population mondiale, les chercheurs africains doivent travailler à changer cette donne pour une équité dans la santé », a déclaré madame Diallo.
Djibril NDIAYE