Une coalition de plus d’une centaine d’organisations non gouvernementales (ONG) a publié une lettre ouverte pour dénoncer une nouvelle législation israélienne, accusant le gouvernement d’utiliser cette loi pour entraver de manière croissante l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza, déjà confrontée à une crise humanitaire majeure. Cette démarche intervient dans un contexte de famine et de dégradation alarmante des conditions de vie pour la population palestinienne.
Selon les ONG signataires, cette nouvelle loi, qui révise le cadre réglementaire des organisations étrangères, est de plus en plus exploitée pour rejeter les demandes d’accès à Gaza. La législation imposerait désormais aux ONG de se conformer à un « alignement politique et idéologique », remettant en question les principes fondamentaux de neutralité, d’impartialité et d’indépendance de l’action humanitaire.
Les autorités israéliennes auraient ainsi rejeté les demandes de plusieurs dizaines d’ONG souhaitant acheminer des biens de première nécessité. Ces refus, basés sur des motifs de sécurité ou d’enregistrement, s’ajoutent aux obstacles déjà existants, tels que le blocus et la poursuite des opérations militaires qui rendent la distribution de l’aide extrêmement dangereuse et difficile.
La dénonciation des ONG s’inscrit dans un tableau déjà sombre. L’ONU a alerté sur le nombre de Palestiniens tués alors qu’ils tentaient de se procurer de la nourriture. De son côté, Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé le projet de loi israélien criminalisant l’UNRWA et son personnel, une agence pourtant vitale pour la distribution de l’aide. L’ONU a également qualifié la politique d’Israël de « délibérément cruelle » en ce qui concerne le blocus humanitaire, soulignant que la puissance occupante a l’obligation légale d’autoriser l’aide. La famine et les maladies, telles que la méningite chez les enfants, se propagent à Gaza. Les hôpitaux sont surchargés et incapables de répondre à la demande, accentuant la dépendance de la population vis-à-vis de l’aide humanitaire.
Face à cette situation, les ONG appellent les États à faire pression sur Israël pour qu’il respecte le droit international et permette l’accès sans entrave de l’aide humanitaire. Elles mettent en garde contre un dangereux précédent qui pourrait menacer les opérations humanitaires dans le monde entier. La date limite pour que les ONG se conforment aux nouvelles exigences est fixée à septembre. Passé ce délai, nombre d’entre elles pourraient être contraintes de cesser leurs opérations à Gaza et en Cisjordanie.