Un vent d’espoir souffle sur la bande de Gaza. Après des mois d’un conflit dévastateur, la libération des otages israéliens encore détenus par le Hamas est annoncée pour tôt lundi matin, selon plusieurs sources officielles israéliennes et internationales. Ce moment symbolique s’inscrit dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu supervisé par les États-Unis, le Qatar, l’Égypte et la Turquie, qui pourrait marquer un tournant dans la crise.
L’annonce intervient alors que le cessez-le-feu entré en vigueur ce week-end semble globalement respecté. L’accord prévoit la libération de 20 otages encore en vie sur un total de 48 personnes toujours portées disparues depuis le début des hostilités.
En contrepartie, Israël s’est engagé à libérer près de 2 000 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés à la réclusion à perpétuité. Selon les médias israéliens, la remise des otages se fera par l’intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui assurera leur transfert depuis Gaza vers Israël dans la matinée du lundi 13 octobre.
La porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian, a confirmé que « les 20 otages vivants seront libérés ensemble, dans un convoi humanitaire composé de six à huit véhicules du CICR ». Israël a indiqué qu’il ne procèdera à la libération de ses détenus palestiniens qu’après confirmation du retour de tous les otages. Une fois transférés sur le territoire israélien, les rescapés seront dirigés vers trois hôpitaux préalablement mobilisés pour les examens médicaux, avant d’être réunis avec leurs familles.
D’après plusieurs sources, les forces de sécurité israéliennes se tiennent prêtes à accueillir les otages même avant l’horaire prévu, si le Hamas procédait à la libération plus tôt dans la nuit. Malgré la trêve, la situation reste fragile. Les autorités craignent des incidents susceptibles de compromettre l’accord. Les itinéraires de transfert des otages sont gardés secrets, et des dispositifs de sécurité exceptionnels ont été déployés de part et d’autre de la frontière.
Par ailleurs, la question des otages décédés reste en suspens. Une cellule multinationale dirigée par les États-Unis et le Qatar serait chargée de retrouver et rapatrier les corps des captifs morts en détention. Sur le plan humanitaire, le cessez-le-feu a permis l’entrée de nouveaux convois d’aide internationale à Gaza, où les infrastructures médicales et les ressources de base sont au bord de l’effondrement. Des milliers de Palestiniens ont pu regagner leurs quartiers détruits pour évaluer l’étendue des dégâts.
Cette libération marque, pour de nombreux observateurs, une étape cruciale vers une désescalade du conflit. Le président américain Donald Trump, attendu en Égypte ce lundi pour un sommet de paix régional, a salué « un geste humanitaire important qui ouvre la voie à un processus de stabilisation durable ». Mais sur le terrain, les doutes persistent. Plusieurs analystes estiment que la mise en œuvre de l’accord reste incertaine tant que les causes profondes du conflit ne sont pas abordées — notamment la question des colonies, du blocus de Gaza et du statut de Jérusalem.
Pour les familles des otages, l’attente est insoutenable. Dans les rues de Tel-Aviv et de Jérusalem, des veillées de prière et des rassemblements silencieux ont été organisés tout au long du week-end. « Nous avons appris à vivre entre peur et espoir. Tant qu’ils ne seront pas dans nos bras, rien n’est sûr », confie Yael Ben-David, sœur d’un des otages. Si la libération s’effectue comme prévu ce lundi matin, ce sera la première fois depuis le début du conflit qu’un groupe important d’otages est restitué simultanément. Un signal fort, peut-être, vers un retour au dialogue — et un mince fil d’espoir pour une région meurtrie depuis trop longtemps.