La Légion « Liberté pour la Russie » a annoncé samedi 5 juillet la capture d’un Nigérian ancien étudiant à Moscou, enrôlé dans l’armée russe. Un cas qui rappelle celui d’un Sénégalais capturé en avril sur le front de Donetsk.
Un ressortissant nigérian engagé dans les rangs de l’armée russe a été capturé par la Légion « Liberté pour la Russie », lors d’une opération dans la région de Zaporijia, au sud-est de l’Ukraine, ont rapporté les services de renseignement militaire ukrainiens samedi.
Identifié comme Kehinde Oluwagbemileke, celui-ci affirme avoir été étudiant à Moscou avant d’être enrôlé au sein du 503e régiment de fusiliers motorisés de la Garde. Selon les autorités ukrainiennes, il aurait été attiré par des promesses de rémunération rapide et d’un service sans risques. Il a finalement été déployé en première ligne dans ce que ses capteurs qualifient d’« assaut-suicide », sans véritable préparation ni soutien.
Une vidéo publiée par les services ukrainiens montre le jeune homme visiblement désorienté. Kyiv y voit une nouvelle illustration de l’usage par Moscou de migrants et étudiants étrangers comme chair à canon, en particulier ceux originaires d’Afrique. Ce cas survient quelques mois après la capture du Sénégalais Malick Diop sur le front de Toretsk (Donetsk). Comme le Nigérian, il avait étudié en Russie avant de se retrouver impliqué dans le conflit, après avoir été recruté via des intermédiaires sous prétexte d’un passage vers l’Europe.
Ces deux affaires mettent en lumière la présence croissante de migrants africains dans les deux camps du conflit. Au début de la guerre, Kyiv avait également lancé une campagne de recrutement international, incluant le continent africain, pour renforcer sa Légion étrangère.
La Légion « Liberté pour la Russie », composée d’opposants russes, appelle régulièrement les soldats, y compris les étrangers enrôlés par Moscou, à se rendre ou rejoindre ses rangs. Elle dénonce le mépris du Kremlin pour la vie de ses troupes, traitées comme du matériel jetable. La répétition de tels cas ravive les interrogations sur le recrutement de migrants dans un conflit où la désinformation, la précarité et les promesses fallacieuses exposent des jeunes étrangers à des situations de grande vulnérabilité.
Avec APANEWS