Abou Sangare, jeune Guinéen vivant jusqu’alors en situation irrégulière en France, et primé au festival de Cannes pour son premier rôle dans « L’Histoire de Souleymane », a obtenu mercredi un titre de séjour d’un an, a-t-on appris auprès de son avocate.
Le préfet « lui a délivré un titre de séjour +salarié+ ce matin (mercredi), valable un an », s’est félicitée son avocate Claire Perinaud.
Pour obtenir ce titre, le jeune homme de 23 ans, qui à Amiens, dans le nord de la France, a produit une promesse d’embauche comme mécanicien et a pu bénéficier d’une circulaire de 2012 de régularisation par le travail, a précisé son avocate.
A l’avenir, il « demandera des renouvellements et pourra plus tard passer sur des cartes plus longues », a-t-elle ajouté.
Présenté au festival de Cannes en mai, « L’Histoire de Souleymane » a reçu le prix du jury et Abou Sangare le prix d’interprétation masculine dans la section Un certain regard.
Le jeune homme avait été recruté lors d’un casting à Amiens pour jouer le rôle poignant d’un Guinéen livreur à vélo à Paris, qui prépare son entretien de demande d’asile, dans une situation de grande précarité.
Abou Sangare a lui-même été confronté à trois refus de régularisation.
« Cela va me permettre maintenant de marcher dans la rue sans avoir peur d’être arrêté, sans avoir peur d’un contrôle d’identité, c’est pour ça que je respire mieux », s’est réjoui Abou Sangare auprès du média Ici Picardie.
Il a présenté ses remerciements à l’équipe de « L’Histoire de Souleymane » mais aussi au directeur de « Picardie Poids lourds » qui lui a proposé un CDI il y a quatre ans et qui « n’a jamais lâché l’affaire ».
« +L’Histoire de Souleymane+ (…) m’a permis d’obtenir ce titre de séjour. +L’Histoire de Souleymane+ m’a sauvé la vie » a-t-il ajouté, tout en assurant que « (son) rêve n’a jamais été d’être un acteur » mais « d’être mécanicien ».
Le 24 juillet, le tribunal administratif d’Amiens avait validé l’obligation de quitter le territoire qui lui était faite.
Toutefois, « en raison du parcours d’intégration de l’intéressé », le préfet avait alors sollicité début août un réexamen de sa situation.