Des milliers de personnes ont manifesté, mercredi, à Banjul, pour dénoncer, selon elles, la corruption et la mauvaise gouvernance dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir, en 2017, du président Adama Barrow. Parmi les manifestants, certains brandissaient des banderoles ou des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Le système de santé est défaillant, les dirigeants se goinfrent !» ou encore «Les Gambiens ne sont pas les esclaves de la corruption».
Les manifestants ont également réclamé plus de justice dans le pays, accusant le pouvoir du président Adama Barrow d’être coupable de plusieurs scandales. Ils reprochent notamment au régime de Barrow la mort, en 2022, de dizaines d’enfants à cause de sirops contre la toux frelatés importés d’Inde. Soixante-dix enfants âgés de cinq ans ou moins sont morts, en 2022, après avoir pris ces médicaments en vente libre ; ce qui avait provoqué un tollé national dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest peuplé d’environ 2,5 millions d’habitants.
«Nous vivons depuis si longtemps sous le joug du pillage et de la spoliation. Et la corruption est endémique dans ce pays», a fustigé, auprès de l’Afp, Fallou Gallas Ceesay, directeur de Programme du mouvement de jeunesse Gambians Against Looted Assets (Gala), organisation à l’initiative de la manifestation. Parmi les autres points de la contestation figurent des scandales financiers présumés liés notamment à la gestion de la pandémie de Covid-19 ou encore un détournement de fonds présumé au sein de la Direction du Port de Gambie. «Nous avons vu tant d’enquêtes qui ont révélé de nombreux cas de corruption présumée dans ce pays et le Président ne fait rien pour y remédier», a dénoncé Sucre Mike, un manifestant.
«Ce ne sont pas seulement les jeunes qui se sont mobilisés aujourd’hui, c’est tout le pays qui veut faire en sorte que la corruption appartienne au passé», a souligné, de son côté, Omar Saïbo, porte-parole de Gala. Les manifestants ont, par ailleurs, remis cinq pétitions à différents ministères du gouvernement, au bureau du président Barrow et à l’Assemblée nationale.
AFP