L’ONU a officiellement déclaré vendredi 22 août la famine à Gaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500 000 personnes se trouvaient dans un état « catastrophique ». Cette famine aurait « pu être évitée » sans « l’obstruction systématique d’Israël », dénonce l’organisation.
L’ONU a officiellement déclaré la famine à Gaza, la première à toucher le Moyen-Orient. La situation humanitaire, qualifiée de « catastrophique », affecte un demi-million de personnes dans le gouvernorat de Gaza, soit environ 20 % de la bande de Gaza. Selon le responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, Tom Fletcher, la famine aurait pu être évitée sans « l’obstruction systématique d’Israël ». Il a souligné que l’aide alimentaire s’accumule aux frontières. Israël a rejeté le rapport, le qualifiant de « faux et partial » et basé sur des informations fournies par le Hamas.
L’organisme international a décrété l’état de famine en se basant sur des critères précis, notamment le fait qu’au moins 20 % des ménages manquent de nourriture et que 30 % des enfants souffrent de malnutrition. Des organisations comme Amnesty International dénoncent également une « campagne de famine délibérée » menée par Israël. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de l’accès humanitaire sans entrave à la bande de Gaza. La situation est particulièrement critique pour les enfants, avec des taux de malnutrition qui ont explosé au cours des derniers mois.
La déclaration de famine intervient dans un contexte de tensions croissantes, où Israël menace d’étendre ses opérations militaires à Gaza, ce qui aurait des conséquences terribles pour les 2,4 millions de Palestiniens déjà à bout. L’offensive d’envergure menée par Israël depuis le début du conflit a fait au moins 62 192 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé de Gaza jugées fiables par l’ONU. Le conflit a également engendré un lourd tribut pour les journalistes, avec plus de 200 journalistes gazaouis tués depuis le 7 octobre.