Le Burkina Faso, pays dirigé par un régime militaire qui fait de sa souveraineté une priorité, a retiré en juin à quatre ONG leur autorisation d’exercer et suspendu pour trois mois deux associations, toutes étrangères, selon des arrêtés consultés vendredi par l’AFP.
L’autorisation d’exercer des quatre ONG a été révoquée pour « non-respect de l’obligation de signature de la convention d’établissement », a précisé le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, dans des arrêtés en date du 16 juin.
Les ONG sont la Coalition internationale des chrétiens hommes, femmes d’affaires et décideurs (CICHFD), l’Association don Bartolomeo Del Gaudio pro Africa ETS, Dignity-Institut danois contre la torture, et l’Alliance pour une mine responsable-Europe (ARM Europe).
Deux autres associations étrangères ont été suspendues.
La Communauté de Sant’Egidio a été suspendue pour « trois mois renouvelables » par un arrêté daté du 25 juin. Cette association, autorisée à exercer au Burkina Faso depuis juillet 2019, est accusée d’avoir effectué une « collecte de données à caractère personnel sur le territoire burkinabè et leur hébergement à l’étranger sans autorisation préalable », selon le document.
L’Action œcuménique suédoise Diakonia a également été suspendue pour une période de trois mois, selon un arrêté du 4 juin. Le gouvernement n’a pas justifié la suspension de la Diakonia, qui exerce au Burkina Faso depuis novembre 2015 pour le renforcement de la société civile et des droits humains.
Les autorités militaires, au pouvoir au Burkina Faso depuis un coup d’État en septembre 2022, disent faire de leur souveraineté une priorité.
Elles répriment les voix discordantes au nom de la lutte contre les violences jihadistes, qui endeuillent le pays depuis 10 ans.
Des enlèvements de membres de la société civile et de journalistes ont été signalés, des diplomates accusés d' »activités subversives » ont été expulsés et plusieurs médias étrangers ont été fermés.
AFP