« Plusieurs dizaines » de soldats et de supplétifs civils de l’armée burkinabè ont été tués vendredi dans une attaque jihadiste présumée dans l’est du pays, a appris dimanche l’AFP de sources locales et sécuritaires.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à de nombreuses attaques de groupes armés jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique sur la majeure partie de son territoire.
Vendredi, « une violente attaque a ciblé le détachement (militaire) de Diapaga », chef-lieu de la province de la Tapoa, dans la région de l’Est, et fait « plusieurs dizaines de morts et de nombreux blessés », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire de la région.
Les victimes sont « des soldats et des VDP », les Volontaires pour la défense de la patrie, des supplétifs civils de l’armée, at-elle précisées.
L’attaque « a débuté peu avant 17H00 (vendredi) quand le détachement a été pris sous des tirs nourris de centaines d’assaillants », selon la même source.
Une autre source sécuritaire a confirmé l’attaque à l’AFP, indiquant que « plusieurs terroristes ont été neutralisés (tués) lors de la riposte » et qu’une « opération de ratissage a été lancée dans la zone ».
– « Trentaine de blessés » –
Selon une source hospitalière contactée par l’AFP à Fada N’Gourma, chef-lieu de la région de l’Ouest, « une trentaine de blessés, tous des éléments de sécurité, ont été évacués hier (samedi) au CHR (centre hospitalier régional) ».
« Pendant que le détachement (militaire) était attaqué, la ville a également été ciblée par les terroristes qui ont incendiés des boutiques et des habitations », a raconté un habitant de Diapaga, joint par l’AFP.
« Au lendemain de l’attaque, des tirs ont également été entendus aux alentours de la ville », a-t-il ajouté.
Les autorités burkinabè n’ont pas encore communiqué sur cette attaque.
La région de l’Est a été frappée mi-mars par deux attaques distinctes qui ont fait au moins une douzaine de morts parmi les forces de sécurité et des civils, selon des sources sécuritaires et locales.
Début janvier, le gouvernement avait annoncé la création du 27e bataillon d’intervention rapide (BIR) qui devait être stationné à Diapaga.
Les BIR ont été créés pour lutter contre les attaques jihadistes par le chef du régime militaire, le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis 2022 à la suite d’un coup d’État militaire.
Les VDP combattent les groupes armés jihadistes aux côtés du BIR dans la plupart des localités du pays. Recrutés au sein des populations locales et formés en trois mois, ils sont dotés d’armes et opèrent soit avec l’armée, soit seuls.
Des associations et l’ONG Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé à plusieurs reprises des massacres de civils attribués à l’armée burkinabè et aux VDP sous couvert de la lutte antijihadiste.
Les violences jihadistes ont fait plus de 26.000 morts et déplacés près de deux millions de Burkinabè, selon l’ONG Acled, qui recense les victimes de conflits dans le monde.
AFP