La signature des paramilitaires soudanais et de leurs alliés d’une « charte fondatrice » d’un gouvernement parallèle au Soudan, représente une « nouvelle escalade » du conflit qui inquiète le secrétaire général de l’ONU, a indiqué lundi son porte-parole.
Antonio Guterres est « profondément inquiet de l’annonce des Forces de soutien rapide (FSR) et des acteurs civils alliés d’une charte politique qui expriment leur intention d’établir l’autorité d’un gouvernement dans les zones sous le contrôle » des FSR, a déclaré Stéphane Dujarric.
« Cette nouvelle escalade du conflit au Soudan renforce la fragmentation du pays, et risque d’enraciner la crise encore plus », a-t-il ajouté.
« Préserver l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan reste crucial pour une résolution durable du conflit et la stabilité à long terme du pays et de la région », a-t-il insisté.
La charte a été signée par les FSR et leurs alliés lors d’une réunion à huis clos dans la nuit de samedi à dimanche à Nairobi, sur fond de tensions diplomatiques entre le gouvernement soudanais et le Kenya.
Les signataires du document, consultés par l’AFP, entendent créer un « gouvernement de paix et d’unité » dans les zones du Soudan contrôlées par les rebelles.
Ils s’engagent à « construire un État laïque, démocratique, décentralisé, basé sur la liberté, l’égalité et la justice, sans parti pris culturel, ethnique, religieux ou régional ».
Le conflit qui oppose les FSR à l’armée régulière soudanaise depuis près de deux ans a fait des dizaines de milliers de morts, déplacés plus de douze millions de personnes et engendré un désastre humanitaire.
La guerre, débute par des désaccords sur l’intégration de la FSR dans l’armée, a déchiré le pays, l’armée contrôlant l’est et le nord du Soudan, et la FSR dominant la quasi-totalité de la région occidentale du Darfour et des pans du sud du pays.
Ces dernières semaines, l’armée a mené une offensive dans le centre du pays, représentant des villes-clefs et la quasi-totalité de Khartoum.
AFP