La RDC et le Rwanda, un voisinage tumultueux

PARTAGEZ CET ARTICLE SUR LES RÉSEAUX
Facebook
X
LinkedIn
WhatsApp
Telegram
Email

Les relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, qui ont rappelé leurs diplomates respectifs, sont aussi conflictuelles qu’historiques, engluées depuis plus de 30 ans dans le contrecoup du génocide rwandais de 1994.

Migrations
Avant les indépendances, des milliers de paysans rwandais se sont installés d’eux-mêmes dans les collines fertiles du Kivu ou l’ont été par les colons belges (présents au Congo et au « Ruanda-Urundi »), conduisant à l’implantation d’une communauté rwandophone (les « Banyarwanda », « Banyamulenge », « Banyabwisha »).

Après, chaque crise à connotation ethnique au Rwanda ou au Burundi provoquait une nouvelle vague de réfugiés. De manière récurrente, ces communautés rwandophones ont vu leur nationalité et leur légitimité à vivre sur ses terres remises en cause, les conduisant à créer des milices d’autodéfense.

Génocide rwandais
D’avril à juillet 1994, le génocide au Rwanda fait selon l’ONU 800.000 morts, membres de la minorité tutsi ou hutu modérés, tués par les Forces armées rwandaises (FAR) et les milices extrémistes hutu Interahamwe.

Plus d’un million de Hutus rwandais, dont de nombreux auteurs du génocide, se réfugient dans l’est du Zaïre (actuelle RDC) après la prise de pouvoir en juillet à Kigali par le Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par Paul Kagame. et dominé par les Tutsi.

Le régime de Kigali déplore par la suite des incursions de miliciens sur son territoire ; les camps de réfugiés constituent une menace à ses portes, un problème à régler.

Guerres de 1996-1997 et 1998-2003
En 1996, le régime de Mobutu Sese Seko, au pouvoir à Kinshasa depuis 1965 et soutien de l’ancien régime hutu rwandais, est finissant.

Après des affrontements entre l’armée et des Banyamulenge, une rébellion activement soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, l' »Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre » (AFDL), dirigée par Laurent-Désiré Kabila, démantèle les camps de réfugiés rwandais hutu et marche sur Kinshasa.

En mai 1997, Mobutu chassé, Kabila se proclame chef de l’Etat.

Rapidement, les relations se détériorent entre Kabila – qui sera assassiné en 2001 – et ses anciens alliés.

Une nouvelle rébellion soutenue par le Rwanda débute en 1998 dans le Kivu et dégénère en une guerre meurtrière impliquant plusieurs pays africains et des dizaines de groupes armés.

Kinshasa accuse le Rwanda d' »agression », Kigali justifie son intervention par des raisons de « sécurité nationale ».

Les relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda sont rompues au lendemain du déclenchement de cette nouvelle guerre. Elles seront restaurées plus de dix ans plus tard.

Le conflit tourne également autour du contrôle des ressources minières de la RDC et va jusqu’à opposer le Rwanda et l’Ouganda qui se disputent violemment en 2000 la ville diamantifère de Kisangani.

Fin 2002, un accord de partage du pouvoir est signé à Kinshasa. Officiellement, il n’y a plus de troupes étrangères en RDC, mais les pays voisins seront régulièrement accusés d’y intervenir par des groupes rebelles interposés.

CNDP
En 2004, une insurrection commence dans le Sud-Kivu et s’étendra ensuite au Nord, menée par deux officiers dissidents, dont le général Laurent Nkunda, issu de l’ex-rébellion pro-rwandaise du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). .

Kinshasa accuse le Rwanda, qui dément, de soutenir les dissidents.

Deux ans plus tard, Nkunda lance son mouvement, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

En 2008, Kinshasa accuse encore une fois Kigali d’envoyer des troupes pour appuyer le CNDP face à l’armée de RDC.

Puis l’année suivante, par le biais d’un surprenant retour d’alliance, des soldats rwandais entrent en RDC, cette fois avec l’accord de Kinshasa, pour y traquer avec l’armée congolaise les rebelles rwandais hutu des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).

Nkunda est arrêté durant cette opération.

M23
En 2012 apparaît en RDC le M23 (« Mouvement du 23 mars »), né d’une mutinerie d’anciens rebelles tutsi du CNDP intégré au sein de l’armée congolaise.

Un rapport de l’ONU accuse le Rwanda d’armer ces rebelles. Après avoir occupé plusieurs villes du Nord-Kivu, dont le chef-lieu Goma pendant quelques jours, le M23 est vaincu en 2013 par l’armée congolaise et les Casques bleus.

C’est ce mouvement, reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté un accord sur la réinsertion de ses combattants, qui est réapparu fin 2021 et a provoqué une nouvelle crise entre le Rwanda et la RDC.

Un rapport d’experts de l’ONU a établi en juillet que 3.000 à 4.000 soldats rwandais combattent aux côtés du M23 et que le Rwanda a « de facto » pris le « contrôle et la direction des opérations du M23 ».

AFP

À lire aussi
NE MANQUEZ RIEN!
ANNONCEURS
Votre publicité ici

Vous voulez atteindre une audience ciblée et engagée ? Placez vos bannières publicitaires sur notre site

Indiquez vos informations
Mot de passe oublié
Veuillez entrer votre adresse e-mail ou votre nom d'utilisateur ci-dessous.
 
Mot de passe perdu ?
Votre demande a été transmise avec succès

Nous allons traiter votre demandes dans les meilleurs délais.
L’équipe du Journal Le Soleil

Votre demande a été transmise avec succès

Nous allons en prendre connaissance et vous répondre dans les meilleurs délais.

L’équipe du journal Le Soleil

Indiquez vos informations