Prétoria a dénoncé mardi un récit « inexact et profondément erroné » des Etats-Unis après la diffusion d’un rapport relevant une « détérioration » des droits humains en Afrique du Sud.
Dans la dernière version d’un rapport annuel du département d’Etat américain, rendu public mardi, celui épouse les critiques de Donald Trump à l’encontre de l’Afrique du Sud, accusée d’avoir « franchi une étape très inquiétante vers l’expropriation des Afrikaners ».
Frappé de 30% de droits de douanes sur la plupart de ses exportations, le pays est une cible récurrente du président américain qui lui reproche une prétendue persécution de ces fermiers blancs descendants des premiers colons européens.
Le ministère sud-africain des Affaires étrangères « a fait part de sa profonde déception » dans un communiqué diffusé mardi. « Nous trouvons que le rapport est un récit inexact et profondément erroné qui ne reflète pas la réalité de notre démocratie constitutionnelle », a-t-il poursuivi.
Une loi signée en début d’année par le président sud-africain Cyril Ramaphosa et dénoncée par Donald Trump permet dans de rares circonstances une expropriation sans compensation. Elle encadre une politique de redistribution des terres prévue dans la Constitution promulguée en 1996 par Nelson Mandela, alors chef de l’Etat.
En 2017, les fermiers blancs détenaient encore plus de 70% des terres selon des chiffres du gouvernement.
« Le fait que le rapport s’appuie sur des informations hors de leur contexte et (sur) des récits faux est très préoccupant », a déploré Pretoria.
La première économie du continent espère nouer un accord commercial avec Washington, son troisième partenaire commercial, pour sauver des dizaines de milliers d’emplois dans l’agriculture, l’automobile et le textile, ses secteurs très dépendants du marché américain.
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