L’Afrique du Sud a qualifié vendredi de catastrophe son niveau élevé de violence à l’égard des femmes, au moment où des milliers de personnes défilaient pour attirer l’attention sur ce fléau, à la veille de l’arrivée de dirigeants étrangers pour le sommet du G20 à Johannesburg.
Le pays d’Afrique australe à l’un des niveaux de violence basés sur le genre et de féminicides les plus élevés du monde, les femmes y étant tuées à un taux cinq fois supérieur à la moyenne mondiale, selon ONU Femmes.
A Johannesburg, des milliers de personnes vêtues de noir se sont allongées au sol pendant 15 minutes en hommage aux 15 femmes assassinées chaque jour en Afrique du Sud, à quelques kilomètres seulement du lieu où les dirigeants du G20 se réuniront samedi et dimanche.
Une enquête gouvernementale de 2022 a révélé qu’une femme sud-africaine sur trois avait subi des violences physiques et que près de 10% d’entre elles avaient été victimes de violences sexuelles. Plus de 10.700 violations ont été prononcées à la police au cours des trois premiers mois de 2025, mais elles seraient en réalité beaucoup plus nombreuses.
« Je suis ici non seulement pour me représenter moi-même, mais aussi mes jeunes sœurs, mes frères et toutes les femmes d’Afrique du Sud », a témoigné l’une des manifestantes, Lefika Jonathan, 23 ans.
Le centre de gestion des catastrophes du gouvernement sud-africain a affirmé dans un communiqué que le niveau de violences sexistes et de féminicides avait atteint « le seuil d’une catastrophe potentielle », faisant de cette question une priorité pour l’exécutif et « tous les organes de l’État ».
« Tout ce que nous voulons, c’est la justice », a expliqué à l’AFP une autre manifestante, Nomhle Porogo, étudiante de 19 ans, qui espère que « ceux qui occupent des positions élevées peuvent entendre nos crises ».
Elle s’est toutefois dite déçue que les autorités attendaient que le pays accueille un événement d’envergure internationale pour qualifier la violence sexiste de catastrophe, une demande faite de longue date par l’organisation de défense des droits des femmes.
« Qu’ils déclarent cela catastrophe nationale quand ça les arrange et devant nos visiteurs, juste pour que notre maison ait l’air propre pour eux (…) c’est une injustice », a-t-elle confié.
AFP


