Près de 60.000 réfugiés vivant dans un camp au Malawi sont en danger de « famine sévère », après des coupes notamment de l’aide américaine, a prévenu vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM) lors d’une conférence de presse dans la capitale Lilongwe.
L’agence onusienne a annoncé le même jour être confrontée à une baisse de 40% de son financement cette année, mettant en garde contre une « crise sans précédent » qui pourrait affecter l’aide vitale apportée à 58 millions de personnes dans le monde.
Au Malawi, le PAM pourrait être contraint d’interrompre son aide aux demandeurs d’asile du camp de Dzaleka, situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Lilongwe et qui compte principalement des Congolais, Rwandais et Burundais.
« Nous interrompons complètement l’aide en espèces en mai si nous ne recevons pas d’autres fonds », a déclaré Simon Denhere, directeur adjoint du PAM au Malawi. « Les 57.000 réfugiés risquent de souffrir de famine sévère. »
Réfugiés et demandeurs d’asile du camp surpeuplé de Dzaleka dépendent de l’aide en espèces de l’agence, qui s’élève à l’équivalent de huit euros par jour, pour survivre. La plupart n’ont aucun moyen de subsistance, le Malawi limitant l’emploi des réfugiés.
« Si le PAM arrête la distribution, ce sera le chaos, car ces gens ne peuvent compter sur rien d’autre », a affirmé à l’AFP le directeur du camp, Elton Phulusa.
« Personne ne travaille ici, donc ce sera difficile pour nous de survivre », résume Joyce Wamuyu, représentante de la communauté rwandaise du camp.
Si le PAM s’est abstenu de nommer un pays en particulier, les États-Unis, de loin le plus grand donateur de l’agence onusienne, ont considérablement réduit leur aide depuis l’entrée en fonction du président Donald Trump en janvier.
D’autres pays, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont également réduit leur aide à l’étranger.
AFP