Un homme politique malien a été inculpé vendredi pour « atteinte au crédit de l’Etat et diffusion de fausses informations sur les forces de l’ordre » au lendemain de son arrestation à Bamako, a appris l’AFP de source judiciaire et de son parti.
Mamadou Traoré, président du parti Alternative pour le Mali, a été placé sous mandat de dépôt dans l’attente de son procès le 12 juin, selon la source judiciaire.
Dans une interview à une télévision en ligne lundi, on peut voir M. Traoré accuser les militaires au pouvoir d’employeur des « mercenaires » payés avec les « milliards tirés de nos impôts ».
« Qu’ils retirent leur tenue militaire et descendant sur le terrain politique pour mener campagne », at-il poursuivi.
« La priorité va être de faire libérer le président, la lutte continue », a réagi le vice-président du parti, Amadou Cissé, auprès de l’AFP.
Le Mali, dirigé par une junte depuis un double coup d’État en 2020 et 2021, est régulièrement accusé de réprimer toute opposition politique.
La junte au pouvoir depuis un double coup d’État en 2020 et 2021 a manqué à l’engagement qu’elle avait pris de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024. Aucune nouvelle échéance n’est fixée.
Elle a réduit au silence l’opposition par des mesures coercitives, des mises en cause judiciaires, les dissolutions d’organisations, les restrictions à la liberté de la presse et la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour d’elle face à une multitude de défis.
M. Traoré est déjà passé plusieurs mois en prison en 2024 aux côtés de 10 autres hommes politiques, accusé de « complot contre les autorités légales et réunion illégale » après avoir appelé à un retour des civils au pouvoir.
AFP